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Côte d’Ivoire, des anciens catéchistes racontent l’histoire du Centre de spiritualité de Lataha

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Les panélistes, à gche Soro JP, au milieu Daniel Coulibaly et à droite Michel Yéo/Ph Credochristi

Le Centre de ressourcement spirituel, d’accueil et d’hébergement Notre Dame du Rosaire de Lataha situé à 15 km de Korhogo a organisé  les Journées portes ouvertes du 4 au 5 mai 2019. Une occasion pour la Communauté catholique des Enfants de Padre Pio, à qui a été confié la gestion depuis deux ans de faire connaitre l’histoire du centre aux communautés chrétiennes, populations et les potentialités qu’il regorge pour le diocèse de Korhogo.

 Le Centre Notre Dame du Rosaire de Lataha (bois sacré, en langue Sénoufo) existe depuis plus de 20 ans. Un lieu qui a fait les beaux jours de l’évangélisation de l’Archidiocèse de Korhogo (Nord). En effet, une région où les communautés Sénoufo pratiquaient fortement leur tradition, le Poro (rituel préparant l’initié à une vie entière pour atteindre le degré suprême de la connaissance, Ndlr), avant la pénétration de l’Evangile.

Ainsi, le centre de spiritualité où existe également une école de formation des catéchistes, Louis Ouandayé a pour vocation de former les premiers catéchistes de la localité et évangéliser de nombreuses communautés villageoises enclines à la tradition. Cette vision  de conversion au christianisme a été possible grâce au clergé local et aux pères de la Société des missions africaines (Sma).

Une pénétration difficile de l’Evangile

A ces journées portes ouvertes du Centre, débutées ce samedi 4 mai 2019, trois panelistes, en occurrence des anciens formateurs-catéchistes de la région dont Daniel Dramane Coulibaly, Michel Namongo Yéo et Jean Pierre Tima Soro sont venus expliquer les débuts de la création du centre et comment s’est fait progressivement l’implantation de l’Evangile dans une localité très attachée à la tradition du Poro. A cette époque, les contrées dans ces localités du Nord n’étaient pas encore favorables au Christ.

Mgr Auguste Nogbou, évêque de Korhogo, a mis en place une commission chargée de la formation du milieu rural. « A un moment donné, des pratiques traditionnelles posaient d’énormes difficultés et empêchaient les chrétiens de vivre leur foi. De cette commission et après avoir écouté les chrétiens, une démarche d’accompagnement spirituel a été mis en place dénommé « Jésus Christ nous libère ! », afin de préparer les futurs baptisés ce qu’il faut laisser dans nos pratiques et garder comme valeurs », a expliqué l’ancien formateur catéchiste Coulibaly Daniel.

Afin que les nouveaux chrétiens comprennent la profondeur et le mérite de fait corps avec le Christ définitivement, Mgr Nogbou et les quelques catéchistes ont réfléchi à de nouvelles stratégies de conversion appelée Eglise et monde. Qui était une session qui durait 5 jours pour aider les confirmands à plus d’engagement au Seigneur. « J’ai reçu beaucoup de retraites spirituelles et nous étions tous les deux ans dans ce centre pour nous ressourcer spirituellement et par des formations pédagogiques. J’ai reçu beaucoup personnellement de ce centre », s’est remémoré Coulibaly.

Le clergé en nombre insuffisant et vu que l’Evangile dans le Nord de la Côte d’Ivoire avait commencé à prendre corps. Des prêtres seuls parfois à évangéliser dans des contrées où ils ne parlaient pas la langue locale, Sénoufo. Il fallait avoir un interprète. Ainsi, Michel Yéo, ancien fonctionnaire à la Satmaci, a été copté pour cette tache de traduction de la Parole de Dieu.

« Après  ma formation chrétienne à Bingerville, en 1974, j’ai été affecté par Mgr Nogbou à Lataha. Avec le père Pete,r je suis arrivé dans ce centre, en 1977. Ensuite, l’évêque m’a envoyé faire une autre formation et je suis revenu dans ce centre en 1983 », relate Michel Yéo. Expliquant que la vision de son évêque était de former des personnes adultes responsables.

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Le Père Peter a été le maître d’œuvre de l’évangélisation, a affirmé Yéo, de toute la région de Korhogo pour avoir formé des catéchistes locaux diocésains. Enfin le dernier panéliste, Jean Pierre Soro, responsable adjoint de l’Ecole des catéchistes de Lataha, a exposé les difficultés et les joies de la formation sous les pères Paroso, Peter, Marius Kalma. « Pour être candidat à l’école des catéchistes, il fallait avoir un métier. Dans le cas contraire, on te faisait apprendre un métier pendant les six mois que durait la formation de catéchiste ». Avant de faire remarquer que les différents responsables du centre avaient de bonnes intentions de lui redonner ses lettres de noblesses mais décédaient par fautes de maladies.

Potentialités du centre

Grace à l’esprit managérial de la Communauté catholique des Enfants de Padre Pio, le Centre Notre Dame de Lataha de Korhogo a fière allure. Des bâtiments, dortoirs, chapelle, réfectoire, salles de conférences, etc ont été réhabilités entièrement avec un autre type de confort pour le bonheur des visiteurs et retraitants. Une feuille de route que s’est attelée en deux ans seulement la nouvelle équipe de réaliser et redynamiser le rayonnement spirituel les activités du Centre.

« Quand vous entrez dans ce centre, c’est le silence. Celui-ci vous permet d’entendre la voix du Seigneur », a indiqué David Pio, directeur dudit centre. Le souhait des nouveaux gestionnaires, c’est l’autonomisation financière du centre Lataha. Ainsi, des projets de ferme avec 500 poussins d’une valeur de 3, 5 millions de FCfa et la construction d’un bâtiment R+1 avec des aires de jeux, piscine et restauration sont inscrits dans l’agenda de cette communauté.  Pour atteindre ces objectifs, un concert de gala de l’artiste chantre Guy Christ Israël est prévu, ce dimanche, au Centre d’actions sociales Womiengnon de Korhogo.

Magloire Madjessou, envoyé spécial à Lataha-Korhogo

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