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Côte d’Ivoire, deux étudiants Jésuites obtiennent la mention Très bien

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Bekoutou Mbaiadjim (à gauche) et Delphin Kpata (à droite) ont soutenu brillamment leur mémoire de Master II, au Cerap/Ph Credochristi

Samedi 21 septembre 2019, Bekoutou Mbaiadjim et Delphin Gbigbi Kpata, tous deux étudiants jésuites respectivement en Droits de l’Homme et action humanitaire (Dhah) et Gestion des conflits et paix (Gcp) au Centre de recherche et d’action pour la paix / Université Jésuite (Cerap/Uj) ont soutenu leur mémoire de master II de fin de cycle, avec mention Très bien.

«Les pouvoirs de la femme à l’intégrité physique à Korhogo pose le problème de la violation des droits fondamentaux des femmes et des enfants. Les facteurs culturels, notamment les pathologies identitaires restent largement sous estimées dans la compréhension des causes en amont et en aval des processus d’éradication et de la prise en charge sanitaire des victimes », a constaté l’impétrant Bekoutou Mbaiadjim, au cours de son exposé de mémoire en Master II Éthique et gouvernance, option Droits de l’Homme et action humanitaire (Dhah). En termes de recommandations à cette problématique portant sur le thème : « Droits des femmes à l’intégrité physique : cas des mutilations génitales féminines (Mgf) à Korhogo ».

La responsabilité des hommes politiques

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Il a invité l’Etat ivoirien à accentuer la lutte contre les violences faites aux femmes, en y mettant l’accent sur la politique éducative et les sensibilisations de proximité sur tout le territoire incluant les acteurs de la pratique. « Ainsi, cette politique éducative prendra en compte tous les programmes et manuels scolaires afin de changer le regard sur la question du genre », a préconisé Mbaiadjim, dans son mémoire de 106 pages. Selon son directeur de mémoire, Prof Mathieu Lou Bamba, évoquant le travail scientifique de l’étudiant, il a affirmé que c’est « la formation d’une maturité, d’une prise de conscience comme un travail fournit par l’impétrant ».

Ajoutant que le sujet est d’autant plus important parce qu’il se situe du point de vue de la tradition et de la modernité. Quant à Dr Marina Bra, elle a relevé nonobstant le travail de recherche qui mérite satisfecit de l’impétrant, quelques failles tant au niveau de la forme que du fond.

Pr Mélèdje Djédjero se saisissant de la pertinence et des effets dévastateurs de ce fléau dans cette région du Poro, il a indiqué la lourde responsabilité qui incombe les hommes politiques de cette région. Ainsi, le jury présidé par le Pr Mélèdje Djédjero, après délibération, a décerné la mention très bien (16/20) à Bekoutou Mbaiadjim. Désormais expert en Dhah !

Les raisons des violences à Grand-Bassam

 Les dernières élections couplées en Côte d’Ivoire, de 2018, étaient entachées de violences. La commune de Grand-Bassam, située 30 minutes de route d’Abidjan, a payé un lourd tribut au cours de ces élections. Delphin Gbigbi Kpata, étudiant en Master II en Ethique et gouvernance option Gestion des conflits et paix, s’est intéressé à cette problématique, avec pour thème : « Consolidation de la paix en période post-conflit électoral dans les collectivités locales : cas de la commune de Grand-Bassam ».

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 « Les conflits liés aux élections locales à Grand-Bassam sont déterminés par les facteurs politiques, notamment la conquête du pouvoir politique, controverses autour des contentieux électoraux, les facteurs ethniques, notamment les rivalités entre les différents groupes ethniques ou soutien apporté aux candidats par affinité ethnique. Les facteurs socio-économiques, à savoir la recherche du gain, notamment l’implication des jeunes dans les conflits, des ressentiments communautaires suite à des activités menées par certaines autorités locales », a analysé Delphin Kpata, dans son exposé.

Poursuivant, il fera observer que la transposition des enjeux nationaux au niveau local a alimenté les conflits dans cette ville balnéaire, en 2018. « Il y a aussi un positionnement politique par affinité et socioéconomique, à savoir le contrôle de l’économie locale par le pouvoir politique national », a fait remarquer l’impétrant. Travaillant sur le sujet, Delphin Kpata a souligné que 18 personnes clés ont été interrogées. A savoir des organisations de la société civile, des groupes ethniques, des partis politiques et le clergé diocésain.

« Toutes les personnes que nous avons interrogées disent qu’il y a effectivement des facteurs politiques, ethniques, socioéconomiques et culturels au conflit lié aux élections locales de 2018, à Grand-Bassam », a-t-il dit. En définitive, l’impétrant a proposé le renforcement de l’Etat de droit dans cette commune.

A l’en croire, les partis politiques, en tant qu’agent de socialisation, doivent s’imprégner de certains enjeux ; la mise en place de la création de collège mixte prônant la cohabitation locale etc. Les membres de jury, présidé par le Prof Janine Badjo, ont attribué la mention très bien à Delphin Gbigbi Kpata.

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Les deux étudiants Jésuites sont inscrits au Cerap/Uj depuis l’année académique 2017-2019. Ils sont tous deux les premiers de cette promotion à avoir soutenu leur mémoire en Master II Dhah et Gcp.

 Magloire Madjessou

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