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Côte d’Ivoire, l’argent du ministre Sidi Touré divise les jeunes Baoulé et le Chef canton de Béoumi

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Le calme toujours précaire à Béoumi/Ph DR

Une relative accalmie depuis cette nuit de vendredi 17 mai 2019 fait place également à une autre manifestation de jeunesse consécutive à la somme remise au Chef canton de Béoumi, Nanan  Agboya Koffi.

Malgré le couvre-feu institué par les autorités de Béoumi, des tirs nourris et des gaz lacrymogènes sont entendus dans la ville mouvementée, ce vendredi, à 22h45. Le ministre de la Communication et des Médias et Porte-parole du gouvernement, Tiémoko Sidi Touré, fils de la région, s’est rendu sur les lieux des théâtres pour s’enquérir de la situation délétère depuis mardi. Au cours de cette rencontre avec les deux communautés en conflit, il a appelé au dialogue et à la raison des deux communautés. Le Chef canton de Béoumi, Nanan Agboya Koffi Barthelemy, a proposé des sacrifices en pareille circonstance. Le ministre Sidi a donné suite favorable à la demande et remis la somme de 700.000 FCfa.

« Le ministre Sidi Touré a remis à la demande du chef canton, une somme de plus de 700 mille francs pour faire des sacrifices après les malheureux évènements survenus.  Nous estimons que le chef Agboya Koffi a fait une entorse à la coutume pour n’avoir pas consulté les familles des victimes avant de prendre la somme. Contre toute attente, il remet la modique somme de 5000 francs aux jeunes Baoulé. Nous avons refusé cette honte », a expliqué Yao L, fils de la ville.

« Il faut que le chef canton respecte les jeunes Baoulé et ceux qui sont morts. C’est pourquoi nous manifestons cette nuit-là contre cette attitude déshonorante et humiliante de notre communauté», fustige un des jeunes, très remonté. Cette somme du ministre suscite des colères de manifestations dans les quartiers Baoulé et même dans la ville, selon nos sources.

Inhumation des corps, les jeunes Baoulé s’opposent

Selon des villageois, la décision du chef canton de faire des sacrifices pour les personnes décédées, en pays Baoulé, n’obéit à aucune règle, vu qu’il n’a consulté personne. « Pour faire des sacrifices, je pense qu’il doit informer les autorités villageoises, notamment le chef du village, les notables, la jeunesse et d’autres. Apparemment, nous sommes étonnés qu’il instruise les jeunes d’aller voir le chef du village pour lui faire part de cette décision », a déploré Koffi.

A lire: Côte d’Ivoire, la situation toujours tendue à Béoumi

Après trois jours d’affrontements sanglants, il y a eu de part et d’autres des morts. Ce vendredi 17 mai, il était 22h45, lorsque nous apprenions que la communauté Malinké décide de se rendre au cimetière pour inhumer leurs morts. Une décision que désapprouve fortement la communauté autochtone, vu l’heure à laquelle ils souhaitent faire cette inhumation. « Nous les avons interdit à cette heure de la nuit d’aller enterrer leurs morts. Nous pensons qu’ils ne vont pas enterrer leurs morts comme ils le prétendent mais plutôt déterrer des armes cachées dans ce cimetière pour venir nous tuer », a affirmé Franck H. « Les forces de l’ordre commises pour notre sécurité sont obligées de nous gazer parce que nous ne voulons pas que la communauté Malinké aille faire ces enterrements à cette heure indue», a-t-il commenté.  Nos recherches pour joindre la communauté Malinké pour avoir sa version des faits se sont avérées vaines.

Cette violence intercommunautaire entre Baoulé et Malinké a occasionné 9 morts et 84 blessés graves selon le préfet de la région, Mel Djedj. Suite à une altercation entre des conducteurs de moto taxis et véhicule Massa.

Céline Djidjé

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