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Côte d’Ivoire, le Chef canton de Béoumi menacé de mort

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L'armée déployée à la résidence du président Bédié/Ph DR

Le Chef canton de Béoumi, Nanan Barthelemy Yao Agboya, craint pour sa sécurité et celle de sa famille malgré le calme précaire qui règne dans la ville.

Les évènements survenus, le mardi 15 mai 2019, entre les communautés Baoulé et Malinké à la suite d’une altercation entre deux conducteurs de taxi-moto et transport en commun « Massa » ont causé la mort de 9 personnes et d’importants dégâts matériels dans la ville de Béoumi. Si l’accalmie constatée est de retour dans cette ville, où les différents services ont repris progressivement, il faut craindre également la vie du Chef canton, Nanan Yao Agboya Barthélemy.

« J’ai demandé à la police de la ville de mettre un agent pour ma sécurité. Les autres jours, il y avait un agent de police. Hier (dimanche 19 mai), et aujourd’hui (lundi), il n’y a aucun agent pour assurer ma sécurité. Je souhaite qu’on mette à ma disposition un ou deux agents pour ma sécurité chaque nuit », a proposé le Chef canton de Béoumi, joint au téléphone par Credochristi.com, ce jour.

Les premiers jours de l’éclatement des violences, les autorités dont le ministre de la Communication et des Médias, Sidi Touré Tiémoko, par ailleurs, cadre de la région, avait donné instruction aux forces de l’ordre pour assurer la protection du Chef canton.  Avec ce calme précaire qui prévaut maintenant, Nanan Agboya Yao craint fortement pour sa vie et celle de sa famille. « Mon grand souhait est que dès ce soir, si j’ai  un ou deux agents de police pour ma sécurité, ce serait rassurant», a-t-il souhaité.  « Dans le cas contraire, je confierai ma vie à Dieu.»

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Selon le Chef canton, cette intoxication est partie d’un groupe de jeunes mal intentionné affirmant que le ministre l’aurait remis 700.000 FCfa et des bœufs. Alors que la communauté Baoulé a reçu 430.000 FCfa et les Malinké 300.000 FCfa pour faire les sacrifices.

Le parti pris du chef canton ?

Des jeunes de la communauté Baoulé interrogés estiment que le chef canton, lors des violences intercommunautaires a pris fait et cause pour la communauté Malinké. « Nous ne comprenons pas l’attitude du chef canton, Yao Agboya au lieu de donner les faits qui se sont produits, à préférer les maquillés, afin de contenter le gouvernement, et être du côté des Malinké, où pendant ce temps, nos femmes, les vieillards, les enfants sont obligés de quitter la ville ou de se terrer dans les villages. Nous avons presque tout perdu dans ces affrontements : maisons, maquis, champs, etc pillés et brûlés sans oublier des parents décédés dans des conditions tragiques », a rappelé un groupe de jeunes Baoulé. « C’est pourquoi, nous ne voulons plus de lui à Béoumi », affirment-ils.

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Magloire Madjessou

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