Débutée le mardi 19 juin 2019, la 113è Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cec-Ci) se tient dans le diocèse d’Agboville, au Sud de la Côte d’Ivoire. Des sujets tels que la paix, la réconciliation en Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle de 2020, l’entrepreneuriat, l’académie catholique etc sont abordés au cours d’une semaine d’intenses activités.
A 16 mois de la présidentielle d’octobre 2020, les passions dans les différents camps politiques se cristallisent davantage sur ces joutes électorales avec déjà leurs corollaires de langages méprisants, haineux, de jeux troubles ou d’alliances tissées et défaits, entre les potentiels candidats des partis, qui d’ailleurs ne rassurent pas les Ivoiriens.
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«Les évêques veulent continuer à former les consciences, notamment avec l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise sur les questions de justice, paix, des élections, de la transparence et bien entendu une lettre pastorale pourrait paraitre à l’horizon janvier 2020. Celle-ci sera précédée d’une semaine de réconciliation célébrée dans nos églises », a fait savoir père Emmanuel Wohi Nin, Secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire. Il a fait cette déclaration l’issue des plénières du jeudi 20 juin.
Lors de son pontificat, en avril 2005, le Pape Benoît XVI avait vivement encouragé à travers son exhortation apostolique post-synodale « Africae Munus » une sorte de réconciliation, de paix entre les dirigeants et leurs populations en Afrique. Son arrivée en terre africaine, en novembre 2011, au Bénin, les églises africaines devaient avoir à cœur de mettre en exécution les décisions pastorales dudit document pastoral.
« Le Pape Benoit XVI avait encouragé les épiscopats africains à travailler à la réconciliation, à la justice et à la paix en Afrique. C’était donc une des activités de ce processus qui incombait aux évêques, c’est-à-dire l’organisation chaque semaine d’une réconciliation. Elle s’étendra du 1er au 2è dimanche de l’Avent de chaque année. C’est une décision importante et cela a déjà été expérimentée une fois dans notre pays mais les évêques ont remis au goût du jour », a-t-il expliqué.
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Une Académie catholique
Plusieurs questions essentielles comme l’environnement, les droits des humains, les élections, la transparence, la justice, la paix, etc préoccupent les évêques ivoiriens. Des sujets d’importance qui concernent la Nation, et qui doivent être étudiés scientifiquement pas les savants et experts de l’Eglise, dans tous les domaines.
Les évêques y ont profondément réfléchi et décidé de la création pour bientôt, d’une Académie catholique en Côte d’Ivoire. « Une institution savante qui va se créer en Côte d’Ivoire avec les intellectuels catholiques qui vont aussi aider à la réflexion sur les questions d’ordre social, politique, économique, culturel et artistique », a annoncé père Woh Nin. Cette institution sera lancée à la prochaine rentrée pastorale 2020-2021.
Abordant la question de l’autonomie financière de l’Eglise catholique en Côte d’Ivoire, le Secrétaire général a indiqué que les démarches d’appels d’offre pour la construction de la Cité de la paix avancent bien. « Globalement les rapports sont bons et les comptes également », a-t-il confirmé.
L’Eglise catholique depuis des années est en proie à des scandales sexuels sur les mineurs. Cette année pastorale, le Saint Père a demandé pardon aux familles des victimes et exigé désormais aux évêques de dénoncer ces cas dans leurs diocèses. Les évêques de Côte d’Ivoire se sont appropriés de la problématique de la protection des mineurs et décidé de la mise en place d’un comité d’experts et de clercs, avec un code de conduite, qui est présidé par Mgr Jean Salomon Lezoutié, évêque du diocèse de Yopougon.
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Pierre Grah Awoyo
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»