Accueil A la une Côte d’Ivoire, les conseils d’un prêtre catholique et d’une psychopédagogue sur les...

Côte d’Ivoire, les conseils d’un prêtre catholique et d’une psychopédagogue sur les enfants jumeaux

PARTAGER
Les panélistes ont décortiqué dans leurs exposés la place des jumeaux dans la société africaine/Ph Credochristi

L’Organisation pour l’épanouissement des jumeaux en Afrique (Orjumea) de la présidente fondatrice, Juliette Kouamé, a réuni de nombreuses familles d’enfants jumeaux, samedi 17 novembre 2018, au cours d’un séminaire tenu au Centre culturel de la cathédrale saint Paul du Plateau Abidjan.

En Côte d’Ivoire, le phénomène d’enfants jumeaux est à la fois une fierté et un mystère pour certaines familles africaines. Dans la plupart des familles, ces enfants sont sources de malheurs et rejetés pour leurs actions novices. D’où le thème du séminaire : « Réussir l’éducation des jumeaux en milieu africain pour leur épanouissement en famille et en société. »

« Les enfants jumeaux ont une certaine sensibilité particulière et une porosité spirituelle. Il faille faire attention aux rites auxquels on les sommet. Les esprits peuvent faire une interférence et vouloir utiliser ceux-ci comme moyen, vecteur », a expliqué le père Jean Sinsin Bayo, docteur en Théologie dogmatique, dans sa conférence portant Tradition et spiritualité.

« Ces esprits ne sont pas connus, ni maitrisés. Ce ne sont, d’ailleurs, pas des anges. Généralement, vu les effets de leur présence qui ne nous conduit pas à Dieu mais constituent leur propre royaume. Par rapport à cela,  il faut être prudent », préconise le conférencier. Les rêves sont le quotidien des enfants jumeaux se transformant souvent en horreur (serpent). Cela a des répercussions négatives sur la quiétude des familles dont sont issus ces nombreux enfants. « Dieu manifeste ainsi sa providence, c’est-à-dire voit les évènements avant nous et nous alerte. Dieu les dévoile afin que nous puissions prendre des dispositions requises et spirituelles, c’est-à-dire prier et se rapprocher de lui ».

A en croire le théologien, ces enfants jumeaux rêvant de serpents ou autre monstruosité, sont à l’affut de mauvais esprits, appelés à intégrer les confréries. Concernant la position de l’Eglise catholique sur les rites observés, le père se veut prudent : « l’Eglise ne veut pas dire que c’est de l’idolâtrie mais elle nous oriente vers Dieu. Si l’Eglise affirme que ça peut être de l’idolâtrie, cela peut nous détourner de Dieu parce que les esprits ne nous conduisent pas vers Dieu mais plutôt vers eux-mêmes.»

 Sur le plan psychanalytique, Berthe-Odile Pohann, psychopédagogue et paneliste, a affirmé que le rêve peut s’expliquer de ce que l’enfant a vécu dans son milieu. « La psychologie interroge ces phénomènes qui amènent l’enfant a rêvé. Ses camarades ou des personnes l’ont-ils effrayé ? Il y a une branche de la psychologie qu’est la parapsychologie qui parle des phénomènes anormaux », a-t-elle fait savoir, dans sa conférence. Pour elle, les parents doivent écouter le rêve et amener leurs enfants à ne pas avoir peur. « Ne présenter pas toujours le serpent comme un animal abominable, mais apaiser l’enfant, en lui disant qu’il doit le dompter. Il faut, surtout créer, une situation de confiance pour le sortir de la peur, de la représentation sociale du serpent », a conseillé la psychopédagogue.

En organisant ce séminaire, selon la présidente Juliette Kouamé, il s’agit d’aider les parents à comprendre la conception des enfants jumeaux sur le plan éducationnel, médical, comment faire face aux pratiques traditionnelles et la position de l’Eglise catholique.

Magloire Madjessou

PARTAGER