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Côte d’Ivoire, solde des arriérés, réforme de retraite, bonification indiciaire : Gnagna Zadi explique comment le Seigneur l’a inspiré à les résoudre

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Zadi Gnagna se dit satisfait des points de revendications obtenus avec l'apport inestimable du Seigneur/Ph Sce Com

Théodore Gnagna Zadi, inspecteur principal de l’enseignement secondaire et syndicaliste depuis 20 ans, dirige avec opiniâtreté la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public en Côte d’Ivoire. Fervent chrétien évangélique, malgré les difficultés et menaces de mort, il a abordé avec foi les résolutions des revendications des fonctionnaires ivoiriens.

En 2015, la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public (Pfn) voit le jour, en Côte d’Ivoire, pour défendre les intérêts des fonctionnaires. Celle-ci regroupant les fonctionnaires de Côte d’Ivoire, dans divers domaines.  

La réforme de la retraite, le solde des arriérés, la bonification indiciaire des enseignants, corps médical et enfin la liberté syndicale sont les points d’achoppement entre syndicat et Etat. « Tous ces points ont été actés par l’Etat, et un accord en deux documents ont été signés, le 17 août 2017. L’Etat s’est engagé à mettre en œuvre tous ces points », a déclaré Théodore Gnagna Zadi, président de la Plateforme des organisations professionnelles du secteur public. Ces points soumis à l’Etat de Côte d’Ivoire  et actés ne devraient plus faire l’objet de grèves de la part des fonctionnaires.

Comme engagement fort, la Plateforme a décidé de faire une trêve sociale. Qui selon le président Zadi « permettra  de mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les acquis. Depuis janvier 2018, l’Etat a effectivement mis en œuvre les Accords et le solde d’arriérés payé par tous les acteurs concernés par 119 mille acteurs en activité et à la retraite. Les bonifications indiciaires sont payées par près de 40 mille fonctionnaires, 1800 journaliers recrutés à la fonction publique ».

Plus que satisfait de la prise en compte des points de revendications longtemps rangées aux calendes grecques −et ayant été des motifs de grèves dans le secteur public− pour certains depuis 1962, Théodore Zadi se dit entièrement heureux de cette décision salutaire pour les fonctionnaires.

Toutefois, il fait remarquer que l’Accord sur la trêve sociale ne signifie aucunement qu’il n’y a plus de problèmes. Vu que des problèmes liés aux fonctionnaires existent de façon criarde ; la Plateforme envisage également inscrire sur l’agenda de l’Etat, des problèmes majeurs, à savoir l’indemnité du transport (caduque), l’allocation familiale, les impôts, la retraite au privée.

La grève dans le secteur éducatif

En Côte d’Ivoire, la grève dans le secteur éducatif a créé de réelles perturbations dans le programme scolaire et universitaire. Cette situation a favorisé le gel des salaires des enseignants grévistes, pour les mois de mars, avril et mai 2019. « On ne rétablit pas un salaire par la grève. Quand vous faites une grève ou action violente, vous aggravez la situation et mettez d’autres dans les sanctions », a déploré le syndicaliste.

Les problèmes évoqués dans le secteur éducation-formation, même s’ils sont judicieux, Zadi propose une perspective de dialogue et de négociation avec l’Etat. « C’est pourquoi, je salue la suspension des grèves et demandez à l’Etat de rétablir les salaires

Syndicalisme et foi chrétienne

Issue d’une famille de croyants dont le père pratiquait la religion traditionnelle, Gnagna Zadi doit sa conversion au christianisme grâce à son professeur depuis la classe de 5è.  Baptisé, marié et fervent chrétien évangélique, il avait déjà l’envie de rendre tangible sa foi en Christ. « Toute mon action a pour socle le Seigneur », répète-t-il. Syndicaliste pur pour avoir été à l’école de la lutte syndicale d’Alfred Guemené, il révèle « si je n’avais pas été syndicaliste, je serais devenu pasteur ou une autre fonction où l’on sert l’homme ».

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Estimant, par ailleurs, que le syndicalisme va de pair avec la foi en Dieu. « Un vrai syndicaliste c’est de se mettre au service de Dieu et des créatures. Vous imaginez quand l’action syndicale fait la différence entre le syndicalisme et la politique, explique-t-il, on réussit à avoir quelque chose. Le syndicalisme n’a pas plus que les autres ». « Avec le syndicalisme, je réalise cette mission et je le fais avec tellement de joie que ne m’épuise pas », a affirmé le président de la Centrale syndicale des fonctionnaires.

Les situations de grève n’étant pas une chose aisée lorsqu’elles sont enclenchées par les différentes centrales syndicales de Côte d’Ivoire. « Devant ces situations, c’est de prier. Quand on rentre chez soi, c’est de confier tous les problèmes à Dieu (…) Dieu m’a choisi pour mener une lutte. Dans celle-ci, il y avait des gens qui souffraient, pleuraient, c’est-à-dire les veuves et orphelins ». Au nombre des cinq points importants de revendications posées, celle de la prise en compte des veuves et orphelins est une de ses grandes victoires. Pour Théodore Gnagna, c’est « un acte spirituel de haut niveau ».

En janvier 2017, les trois semaines de grève sur toute l’étendue du pays, avec son corollaire de menaces de morts, d’emprisonnements, d’intimidations etc, ont failli coûter la vie au syndicaliste. Heureusement pour l’inspecteur principal, les pasteurs de son église, pendant cette tourmente, le conseillaient de se référer à Dieu et priaient ensemble.

Magloire Madjessou

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