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Côte d’Ivoire, un procès de l’acquittement ou du maintien de Gbagbo et Blé Goudé ?

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Laurent Gbagbo, incarcéré à La Haye, depuis 2011. /Ph DR

Après des mois d’interruption du procès Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, à La Haye, il reprend, lundi, avec des spéculations sur un « possible acquittement » par les juges de la Cour pénale internationale.

Ce lundi 1er octobre s’ouvre le feuilleton des audiences de Gbagbo et Blé Goudé. Une audition des témoins, qui a duré pendant deux ans, avec preuves et contre preuves fournies par l’accusation et la défense, afin de voir éclater la vérité, dans une affaire politique, qui a vu des milliers d’Ivoiriens perdre la vie.

 Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien de 2000 à 2011 est poursuivi pour quatre chefs d’accusation : meurtres, vols, persécutions et actes inhumains, devant la Cour pénale internationale (Cpi), dans l’affaire de l’élection présidentielle de 2010, l’opposant à Alassane Ouattara. Ainsi, depuis novembre 2011, il est transféré à la prison de Scheveningen, La Haye pour répondre de ses actes. Pareil pour Charles Blé Goudé, président de la galaxie patriotique et ministre de la Jeunesse sous Gbagbo.

Malgré une audition de deux ans, la défense avait déjà contesté à plusieurs reprises les thèses défendues par le procureur, Fatou Bensouda. Au point qu’elle (défense) a émis le vœu de l’acquittement de l’accusé. Avec cette reprise du procès à feuilleton, les trois juges de la Cour sont amenés donc à se demander s’il existerait encore des preuves contre Gbagbo et Blé Goudé, dont les charges retenues demeurent toujours insignifiantes, et méritent un simple acquittement des accusés.

La décision des juges : acquittement ?

Toujours dans ce procès d’octobre, les juges peuvent ou non permettre le relâchement des deux accusés, qui font la célébrité, depuis leur incarcération dans cette prison. Mais le substitut du procureur, Mc Donald Eric, pourrait relancer la machine, en demandant aux juges d’apprécier toutes les preuves présentées contre les clients de Me Emmanuel Altit. Une demande qui pourrait à nouveau faire perdurer ce procès, dont l’issue n’est pour demain.

Pour l’autre partie, Laurent Gbagbo aurait mis tout en œuvre pour éviter que son adversaire politique prenne le pouvoir au soir de l’élection présidentielle d’octobre 2010. Du coup, préparer la mentalité des Ivoiriens dont les partisans de Ouattara, à travers un plan politique ourdi contre lui.

Dans le document de 2.000 pages de mémoire produit par les deux parties, vendredi, et selon encore le procureur, le mode opératoire consistait à mobiliser l’armée ivoirienne et de groupes de jeunes, toute chose qui permettrait de déduire « l’existence d’une politique criminelle.» Quant à la partie de la défense, répondant à cette accusation, Me Altit a souligné que Gbagbo étant président n’avait autre choix que d’accomplir son devoir de Chef d’Etat, au moment où le pays basculait dans la violence.

Magloire Madjessou

 

 

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