Mgr Ignace Bessi Dogbo, président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cec-Ci), présent à la messe de clôture du 2e séminaire du Synode Africain, dimanche 23 février 2020, à la Chapelle du Couvent Saint Dominique de Cocody, a déploré une volonté de façade en Côte d’Ivoire, concernant la réconciliation.
« En Afrique et particulièrement dans notre pays, nous sommes confrontés à des situations de crises profondes, de conflits, même s’il y a des velléités de réconciliation parce qu’on ne sent pas une volonté ferme. Nous pensons que beaucoup reste à faire pour que la réconciliation advienne dans la justice, la vérité pour que la paix règne dans notre pays », a constaté Mgr Ignace Bessi Dogbo, évêque de Katiola et président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cec-Ci). Il s’exprimait dimanche, à la messe de clôture du séminaire du 2e Synode africain organisé, samedi 22 février, par des Laïcs catholiques.
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- Nous pensons que beaucoup reste à faire pour que la réconciliation advienne dans la justice, la vérité pour que la paix règne dans notre pays.
Il s’est réjoui de l’initiative prise par les structures et instituts de l’Eglise catholique telles la Commission nationale justice et paix, le Couvent Saint Dominique d’Abidjan et le Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap). Pour l’évêque de Katiola, il n’est pas question que tout doit venir de la hiérarchie ecclésiastique. « L’Eglise est communion. C’est le peuple de Dieu. Chaque membre a sa place et inspiré par le Saint Esprit. Je crois beaucoup que l’esprit souffle où il veut. Donc l’inspiration peut venir de la base », a-t-il expliqué.
« Je me réjouis d’autant plus que le retour sur l’évènement n’a pas été voulu par la hiérarchie de l’Eglise mais plutôt des laïcs. Pour qu’il y ait un retour sur le 2e Synode africain qui a marqué la vie de l’Eglise, ayant pour thème: l’Eglise en Afrique, au service de la réconciliation, de la justice et de la paix », a-t-il ajouté.
La Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire a mis en place un Plan stratégique prenant en compte Eglise-communion, paix, réconciliation, etc. Pour l’élaboration dudit plan, les communautés chrétiennes de bases ont été consultées sur des sujets d’importance de la vie de l’Eglise en Côte d’Ivoire.
- Nous attendons beaucoup de la base parce que celle-ci est en contact avec le vécu quotidien. Dieu s’est incarné dans le vécu et a pris chair…
« Il y a une communion qui doit se vivre au sein de l’Eglise entre la hiérarchie et tous les fidèles. D’ailleurs, la hiérarchie est fidèle du Christ, c’est-à-dire les évêques, le Pape. Nous attendons beaucoup de la base parce que celle-ci est en contact avec le vécu quotidien. Dieu s’est incarné dans le vécu et a pris chair. C’est très significatif que la base prenne conscience de sa place dans l’Eglise et dans la communion avec les prêtres, évêques afin que nous puissions mener la vie de l’Eglise en symbiose et nous mettre au service de la société », a estimé Mgr Ignace Bessi.
Magloire Madjessou
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»