Du 16 au 18 juin 2022 s’est tenu à l’Institut de théologie de la compagnie de Jésus (ITCJ) d’Abidjan-Angré une conférencière internationale sur le thème : ‘’ Violence et abus sexuels sur les enfants et sur les femmes en Afrique’’.
Cette rencontre a été marquée par plusieurs communications et une table-ronde sur le thème, ‘’ Que pensez-vous des hommes victimes de violences conjugales’’. Au cours de cette table-ronde qui a suscité un véritable intérêt, Kourouma Epse Guiro, sous-directrice des affaires pénales, qui faisait partie des panélistes a encouragé les hommes violentés par leurs épouses à briser le mur de la honte et à porter plainte à la police. « Si la police ne vous comprend pas, saisissez le tribunal de justice. Si la justice vous rejette, saisissez le ministère de la Justice, si le ministère vous rejette, saisissez le président de la République ».
Kourouma a fait cette déclaration pour répondre à la préoccupation d’un participant qui a souligné que si les hommes se rendent au poste de police, les agents de sécurité n’accorderont aucune importance à leur plainte. La sous-directrice des affaires pénales les a donc motivés à s’y rendre quand même pour essayer. En cas de non-satisfaction, que les victimes cherchent à saisir toutes instances juridiques pouvant les aider à se faire justice.
Quant à Amany Boua Anne-Marie, présidente de l’Association de familles chrétiennes, elle a regretté qu’il y ait de la violence au sein de certains foyers. Si cela arrive, « l’homme doit essayer d’approcher les responsables de l’église pour se faire écouter et accompagner », a-t-elle préconisé.
Aussi, ces panélistes ont-ils reconnu que les femmes, qui ont généralement un tempérament doux, peuvent devenir violentes à la suite de différentes situations. Ce sont les frustrations, les humiliations, les blessures dont elle est victime de la part de son mari. Les violences conjugales peuvent être également liées à un dysfonctionnement dans le couple, a estimé Serge Essis, un autre panéliste.
Selon lui, l’objectif d’une jeune fille de 25 ans qui épouse un vieil homme de 70 ans, c’est de le voir mourir tôt. Donc quand cela n’arrive pas, la jeune épouse installe un climat de violence dans le foyer et peut même prétendre à ôter la vie de l’homme. Le dysfonctionnement peut aussi provenir de la femme issue d’une famille dysfonctionnelle, a fait remarquer avec regret Mme Amany Boua Anne-Marie.
En somme, ce panel a permis de mettre à nue les violences faites sur les hommes dans les foyers. Si tous les intervenants ont condamné les violences conjugales, ils ont appelé les victimes à les dénoncer auprès des autorités publiques ou auprès des hommes pouvant les aider à y mettre fin.
Aka Ahoussi