Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont décidé le 3 juillet à Accra de lever les sanctions économiques et financières imposées au Mali depuis le 9 janvier 2022.
Toutefois, les sanctions individuelles contre les dirigeants de la junte et la suspension du Mali des organes de la Cedeao sont maintenues jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel, avait décidé la session des chefs d’État et de gouvernement. Si cette mesure était attendue par Bamako et par de nombreux africains, il faut dire qu’elle a été favorisée par les présidents togolais Faure Gnassingbé, l’ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Malick Sall.
Selon le site jeune afrique dans sa publication du 03 juillet 2022, lors du précédent sommet tenu le 4 juin à Accra, ces Chefs d’État n’avaient pas réussi à emmener les présidents Nana Akufo-Addo (Ghana), Mahamadu Buhari (Nigeria) et Mohamed Bazoum (Niger) à plier l’échine face à ces mesures.
» Apparemment, les divergences ont été surmontées après le sommet de juin dernier » , a commenté une source au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), rapporte toujours JA. Aussi, au cours de cette rencontre, les chefs d’Etat ont-ils préconisé que conformément à la charte, les militaires de la junte ne soient pas candidats à l’élection présidentielle. Ils ont également décidé de la réouverture des frontières aériennes et terrestres des autres pays membres de la Cedeao avec le Mali.
Depuis le 9 janvier dernier, il a été question du gel des avoirs maliens dans les banques centrales et commerciales de la Cedeao dont la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), de la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le pays et les autres États membres de la Cedeao, de la suspension des transactions commerciales avec le Mali à l’exception des produits médicaux. Si la levée des sanctions contre le Mali est à saluer, n’en demeure pas moins que le volte-face des présidents africains en l’encontre de leurs propres mesures suscite tant d’interrogations.
A l’analyse, certainement que les présidents comme Alassane Ouattara qui était très favorable à l’imposition des sanctions contre ce pays, se sont vite rendus compte que ces sanctions étaient plus défavorables à leurs populations qu’au peuple malien.
En témoigne les nombreuses plaintes exprimées par les commerçants de cola en Côte d’Ivoire et les exportateurs de bovins qui ont vu leurs activités être menacées. Selon le site www.aa.tr, en février 2022, soit un mois après la fermeture des frontières, ce sont plusieurs camions qui étaient aux arrêts, avait fait remarquer le lieutenant Lath Bressou, responsable du poste de police des frontières.
Aka Ahoussi