Après les 3 jours du Colloque international sur la vulnérabilité et le rayonnement des religieuses en Afrique tenu, les 7 au 9 août 2025, à l’Institut théologique de la compagnie de Jésus (Itcj) Cocody-Abidjan, la dernière journée (samedi) a vu des religieuses honorées pour leurs efforts en Soutien de psychologie de première ligne (Spl). C’était samedi 9 août 2025 à l’amphithéâtre de cet Institut.
Une trentaine de religieuses ont reçu leurs parchemins en Soutien de psychologie de première ligne (Spl), après 2 ans de formations au Centre de counseling professionnel et pastorale clinique (Copac) de Cocody Angré. Ces religieuses, estime père Jean Messingué, directeur du Copac, travaillent auprès des populations, parfois très vulnérables, avec moins d’outils et de formations.
Père Follifack a félicité les sœurs pour être arrivées au bout de cette formation, assez difficile, malgré leurs charges quotidiennes
Père Aurélien Follifack, directeur de l’Institut théologique de la compagnie de Jésus (Itcj), a félicité les sœurs pour être arrivées au bout de cette formation, assez difficile, malgré leurs charges quotidiennes. Selon le père Follifack, c’est une chance pour l’Eglise catholique de les avoir toutes diplômées du Copac Spl.
« Cette formation va vous aider à renouveler vos manières d’écouter, de travailler dans vos différents apostolats (écoles, centres de santé, socio-médical). Vous rendre utiles à l’extérieur et intérieur de vos communautés par la qualité de vos écoutes, attention vis-à-vis de vos consœurs spécialement celles qui sont les plus fragiles, les plus vulnérables…Soyez donc dans vos communautés des promotrices du bien-être », a-t-il affirmé.
Malgré la fragilité de la vie religieuse, pense père Follifack, il y a aussi la fragilité de nos sociétés : les femmes battues, les enfants abandonnés, les personnes qui vivent des traumatismes et conflits, des hommes et femmes en situation de souffrance, qui ont besoin d’être écoutés.
Sr Anne-Marie Ndour du Burkina Faso, porte-parole des religieuses, a expliqué que le Copac est pour les religieuses, plus une simple école d’acquisition de compétences. « Le Copac est pour nous une oasis ou une saveur où on se désaltère. Le Copac est pour nous une famille », dit-elle. Ce parcours de formation de deux ans, affirme Sr Ndour a été pour chacune d’entre nous, un moment de croissance dans plusieurs dimensions de notre être.

Enfin, pour Sr Anne Marie Ndour la formation au Copac été pour elles une voie de purification intérieure, transformant çà et là nos regards sur la personne et la vie.
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Comme conseils, père Messingué a demandé aux religieuses d’être de véritables missionnaires de la santé mentale, du bien-être psychologique dans la mission des religieuses et dans la vie des religieuses.
Bilan du Colloque
Après ces 3 jours de colloque international, pour le père Jean Messingué, président du Comité scientifique, directeur du Copac et initiateur dudit colloque, pense que les objectifs ont été atteints.
Ce sont des partages très profonds ; on a fait l’autopsie de la vie consacrée…
« Ce fut une rencontre, qui pour moi, nous a permis de vivre le récit de la conversion de saint Paul. Ce sont des partages très profonds ; on a fait l’autopsie de la vie consacrée. Les religieuses ont communiqué avec une clarté, une profondeur et ouverture. Tout le monde est pleinement satisfait, que ce soit celles et ceux qui ont participé en ligne ou en présentiel, les témoignages sont vraiment émouvants, et les gens sont impatients d’attendre la suite », a conclu Père Jean Messingué, président du Comité scientifique et directeur du Copac.

Vie religieuse…paradoxe
En effet, la vie religieuse féminine en Afrique demeure une véritable espérance pour les pauvres et les marginalisés. Pourtant, un paradoxe interpelle : alors que la population catholique connaît une croissance rapide sur le continent, le nombre de religieuses tend à diminuer. Cette réalité s’inscrit dans un contexte marqué par des crises sociaux-politiques persistantes, un chômage croissant des jeunes et une demande accrue de services pour les populations vulnérables.
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Selon les organisateurs, il faut poursuivre cette initiative, perçue comme une première occasion de donner aux religieuses un espace pour exprimer leur expérience de vulnérabilité en vue du rayonnement. Dans cette même perspective de la démarche synodale, le COPAC s’engage de produire, d’ici 2028, un document de contribution spécifique sur la vie religieuse féminine en Afrique.
Magloire Madjessou