Des 14 personnes expulsées des Etats-Unis vers le Ghana, début septembre. Au moins six ont été transférées, le 18 septembre, sur le territoire togolais, sans documents d’identité.
Trois autres ont été retournés dans leur pays d’origine et quatre sont encore hors de contact. C’est le bilan fait par Migration Togo sur son site. Aux Etats-Unis et au Ghana, deux équipes d’avocats tentaient de les faire rapatrier aux Etats-Unis et d’empêcher le transfert d’autres individus d’origine ouest-africaine. Leurs différentes initiatives n’avaient pas encore abouti, quand un nouveau groupe atterrissait vendredi 19 septembre à Accra.
Dans le premier groupe d’expulsés, onze avaient reçu une ordonnance de protection, de la justice américaine, contre leur expulsion vers leur pays d’origine. En raison des menaces, des persécutions et des tortures, dont ils pourraient être victimes, révèle le cabinet d’avocats AAJC. Ils ont alors été envoyés vers un pays tiers. Parmi ces onze, figuraient 4 nigérians, 3 togolais, 2 maliens, 1 libérien et gambien.
Ces 11 personnes expulsées par les États-Unis et détenues au Ghana ont saisi la justice…
Ils ont ensuite été détenus dans un camp militaire pendant deux semaines. Un groupe d’avocats ghanéens, menés par Oliver Baker-Vormawor, a tenté de mobiliser la justice contre leur expulsion et leur détention illégale. Ces 11 personnes expulsées par les États-Unis et détenues au Ghana ont saisi la justice et ont attaqué le gouvernement ghanéen pour leur placement en détention sans procès ni accusation. Elles espéraient aussi empêcher un renvoi dans leur pays d’origine.
« Toutes demandaient l’asile aux États-Unis, et elles ont clairement indiqué qu’elles étaient confrontées à des persécutions – que ce soit pour des raisons religieuses, politiques, et même en raison de leur orientation sexuelle », avait déclaré l’avocat Oliver Barker-Vormawor à l’AFP. Mais devant la Haute cour du Ghana, il a affirmé qu’au moins six de ces onze personnes avaient été « expulsées » vers le Togo, sans attendre la fin de l’examen du dossier.
40 autres personnes expulsées par les États-Unis sont attendues dans les prochains jours, a annoncé le ministre des Affaires étrangères ghanéen, Samuel Okudzeto Ablakwa
C’est le 11 septembre 2025 que le président ghanéen, John Mahama, avait annoncé que son pays acceptait sur demande de Washington d’accueillir des ressortissants originaires d’Afrique de l’Ouest, selon un accord conclu avec Washington.
Signalons que quarante autres personnes expulsées par les États-Unis sont attendues dans les prochains jours, a annoncé le ministre des Affaires étrangères ghanéen, Samuel Okudzeto Ablakwa, le 18 septembre. Il a soutenu que la décision du Ghana d’accepter ces personnes expulsées se fondait sur des considérations humanitaires et ne constituait pas une « approbation » de la politique d’immigration des États-Unis.
Aka Ahoussi