Des spécialistes en Histoire de l’Eglise dont les pères Pierre Ablé Dago et Ambroise Mandah ont fait l’historique de la pénétration de l’évangélisation par les premiers missionnaires en Côte d’Ivoire. Ce premier panel a eu lieu, samedi 19 octobre 2019, à la salle Jean Marie Adiaffi du Palais de la Culture de Treichville, Abidjan.
Le diocèse de Grand-Bassam situé à l’Est d’Abidjan a été, en 1895, la porte d’entrée de la foi et de l’évangélisation en Côte d’Ivoire grâce aux Pères de la Société des missions africaines (Sma). Depuis l’année pastorale 2016-2017, le diocèse de Grand-Bassam a décidé pour ce jubilé des 125 ans de l’évangélisation de la Côte d’Ivoire de marquer cet événement hautement religieux par des activités. Notamment, la 1ere édition de Festi Eclat, qui a débuté, ce samedi, par un panel réunissant des pères spécialistes en Histoire de l’Eglise et des sachants.
« Il y a eu des tentatives d’évangélisation qui ont tourné court, c’était depuis le XVIIè siècle. Ensuite l’évangélisation a pris racine à partir de la fin du XVIII è siècle, avec les pères de la Société des missions africaines (Sma). Cela a continué jusqu’à ce qu’on est le premier responsable noir de l’évangélisation en Côte d’Ivoire, Mgr Yago, explique le père Pierre Ablé, premier spécialiste de l’Histoire de l’Eglise catholique ivoirienne. Après quoi, nous avons célébré le centenaire de l’église ; il fallait que l’Eglise de Côte d’Ivoire prenne un visage africain, avec des prêtres pour continuer l’évangélisation ». Une fois la graine de l’évangélisation plantée en terre ivoirienne par les Sma, les acteurs locaux (prêtres) ont poursuivi l’œuvre laissée par leurs devanciers.
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Pour l’historien, le bilan des premiers missionnaires en Côte d’Ivoire est largement positif. 28% de chrétiens catholiques, constructions d’écoles (avec de nombreux cadres formés dans le pays), et de nombreuses infrastructures sanitaires, etc. « Mgr Yago, en 1960, a tendu la main aux nouvelles autorités, au moment de l’indépendance, pour dire que l’Eglise est avec vous pour le développement », a révélé l’ex Recteur de l’Unité universitaire de Cotonou (Uuc-Ucao).
Un héritage à fructifier
Père Jean Kouassi Bonzo, vicaire général du diocèse de Grand-Bassam et représentant Mgr Raymond Ahoua, a d’emblée souligné que ce festival s’inscrit dans la marche vers les 125 ans du jubilé d’évangélisation de la Côte d’Ivoire. Le diocèse de Grand-Bassam initiateur de ce Festi Eclat, en collaboration avec la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, prépare depuis quelques années ce jubilé de la foi. Selon le vicaire général du diocèse de Grand-Bassam, ce panel en prélude aux 125 ans, est « un rappel, il fait mémoire que la foi n’est pas une chose innée. C’est une foi acquise que nous a avons reçue des premiers missionnaires qui sont venus en Côte d’Ivoire ».
Poursuivant, le père Jean Kouassi dira en substance : « Nous avons écouté, entendu et accepté cette foi. Aujourd’hui, nous aurons 125 ans. C’est le moyen de nous permettre de nous asseoir et de réfléchir sur de nouvelles pistes d’évangélisation : Qu’avons-nous fait et qu’est ce qui reste à faire ? Quels sont les moyens que nous avons pour booster cette foi encore en avant ? ». Sur ces questions de foi, le vicaire général estime qu’un héritage lorsqu’on le reçoit, on le fructifie. Mieux, il doit être une prise de conscience pour le peuple chrétien à vivre fortement la foi et à l’annoncer.
Cette première édition du festival avait pour marraine Dr Solange Amethier. Pour elle, les 125 ans d’évangélisation est une interpellation pour les Ivoiriens et Africains à se prendre en charge sur le plan financier non sans signifier les retombées positives apportées par cette évangélisation depuis 1895. « On a des confessions religieuses à côté qui arrivent à le faire. Pourquoi pas nous les chrétiens catholiques n’arrivons pas à aider l’Eglise à prendre en charge les séminaristes, etc », s’est-elle interrogée.
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Au cours de cette journée, des fidèles ont visité des stands de photos, livres et autres retraçant toute l’histoire de l’évangélisation des premiers missionnaires et du clergé local. Sur l’esplanade, de nombreux chrétiens et des religieuses dansaient et entonnaient des chants cultes des artistes chrétiens, en attendant le giga concert prévu, pour demain, dimanche.
Magloire Madjessou