Dans le cadre des Grandes conférences catholiques d’Abidjan sur la célébration du 60e anniversaire de la Côte d’Ivoire, la première table ronde, du lundi 3 août 2020, a réuni à Sainte Famille de la Riviera II de Cocody, les Prof Mamadou Koulibaly, Moritié Camara et Dr Patrick N’Gouan.
« C’est la toute première Constitution avant celle de 1960. C’est l’Assemblée nationale qui désignait le Premier ministre en Côte d’Ivoire. C’est avec ce document que le président Houphouët-Boigny déclare l’indépendance de la Côte d’Ivoire. (…) ils ont fait signer autour de ce transfert de compétence, les premières années d’indépendance, en avril 1961 des accords de coopération signés qui concernaient tous les domaines de la vie publique : justice, administration, poste et télécommunication, défense et sécurité, formation etc », a expliqué Prof Mamadou Koulibaly, au cours de ce panel sur la commémoration du 60e anniversaire de la Côte d’Ivoire. Dont le thème portait sur le pillage des ressources naturelles, moteur de croissance.
« En annexe de l’accord de défense, qui disait simplement que toutes vos ressources naturelles pour l’ensemble des pays francophones connues ou non connues doivent être utilisées en intelligence, avec les forces armées françaises pour des raisons stratégiques », a-t-il révélé. Indiquant que la Côte d’Ivoire a signé ces accords avec la France.
- Une structure mise en place pour organiser le pillage des ressources à laquelle on va confier la création de la monnaie et le financement de nos économies.
Pendant cette période, plusieurs entrepreneurs et hommes d’affaires ont vu leur business prendre du plomb dans l’aile ; les colonisateurs ont décidé de créer des banques, à en croire à l’orateur, pour les aider à trouver des nouvelles activités dans les pays, où ils allaient chasser les esclaves. Une de ces banques, selon le président de Lider, s’appelait la banque du Sénégal pour dédommager les esclavagistes, qui devint plus tard la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao).
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« C’est à cette structure que nous allons confier la création de notre monnaie. Une structure mise en place pour organiser le pillage des ressources à laquelle on va confier la création de la monnaie et le financement de nos économies. Cette monnaie est contrôlée par le Trésor français, qui n’est rien d’autre que le gouvernement français », a affirmé Prof Koulibaly. Si le pillage des ressources naturelles des pays africains continuent à ce jour, justifie le professeur d’économie, c’est qu’il y a une connivence entre les élites politiques économiques de nos pays et les élites politiques économiques de l’ancienne puissance coloniale. Ce qu’il désignera sous le vocable de capitalisme de connivence.
Intervenant avant lui, Prof Moritié Camara, historien a estimé que le parti unique a joué son rôle, après l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Soulignant que le Pdci Rda a été constitué sur le modèle des partis communistes. Selon lui, l’on fait bien souvent des confusions entre la démocratie et l’élection. Les avancées démocratiques depuis 1990, soutient Prof Camara, sont plutôt électoralistes. « La liste électorale, le bulletin unique, la Commission électorale indépendante (Cei) etc sont pour les élections mais rien pour la démocratie. Parce que la démocratie est consubstantielle à l’état de droit », a-t-il déclaré.
Magloire Madjessou
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»