L’Institut théologique de la compagnie de Jésus (Itcj) de Cocody et le Centre de counseling professionnel et de la pastorale clinique (Copac) crée conjointement par le Cerap organisent une conférence internationale du 16 au 18 juin prochain, à l’Itcj Cocody-Angré Abidjan. Dr Jean Messingué a animé, jeudi 9 juin 2022, au sein de l’Itcj une conférence de presse sur cet événement. Durant 3 jours, elle portera sur le thème : « Violence et abus sexuels sur les enfants et les femmes en Afrique ».
58% des filles et 66,5% des garçons ont subi au moins une forme de violence pendant l’enfance. Ce Rapport établit que la violence sexuelle chez les filles pendant l’enfance est de 19,2% et les rapports sexuels forcés sont les types de violences sexuelles les plus répandues. Selon une étude faite en 2020 par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et le gouvernement américain.
Voici des problématiques sur lesquelles les universitaires, philosophes, psychologues, biblistes d’Afrique et d’Europe apporteront des réponses appropriées à ces questions, qui touchent tout le continent africain. Au cours de la conférence, Dr Jean Messingué de l’Itcj a indiqué que la structure universitaire jésuite fait des recherches sur plusieurs thématiques. « La violence et les abus sexuels sont d’actualité. Ça interpelle, préoccupe. Notre mission est de contribuer à la recherche de solutions, en vue d’une société de paix, de vie », estime le conférencier Dr Messingué.
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Il n’y a pas longtemps, l’Eglise universelle a été secouée violemment par les actes d’abus sexuels sur les mineurs. Est-ce cela qui préoccupe tant les jésuites au point de pouvoir organiser une conférence internationale ?
La violence et les abus sexuels sont d’actualité. Ça interpelle, préoccupe
Pour Dr Messingué, il y a certes un lien. « Nous sommes une structure d’église qui s’intéresse à ce qu’elle est mais à ce que monde renvoie comme appel et besoin. Notre objectif n’est pas une conférence centrée sur l’église. Au moins 70% de nos communications n’ont rien avoir avec l’église (…) Tout le monde, toutes les structures et sociétés sont concernées par la problématique », a-t-il fait savoir. En organisant cette conférence, l’orateur juge que c’est l’occasion de « briser le tabou et de parler davantage de nous-mêmes et à partir de nos contextes ».
Père Loïc Mben, un des initiateurs de la conférence, a dévoilé les articulations de ces journées. Il y aura au plus 27 communications dont une traduction simultanée, en présentiel et en ligne. Etats des lieux des abus sexuels, approche philosophique, analyse du phénomène des abus sexuels des mineurs, le questionnement des cultures face à ce phénomène etc.
Pour ces 3 jours de conférences internationales, ce sont 450 participants en présentiel attendus et 600 qui suivront en ligne, depuis des pays.
Magloire Madjessou