« Agressions extérieures, patriotisme et sûreté de l’Etat : quel doit être la responsabilité sociale du journaliste dans le traitement de l’information ?’’. Tel était le thème de la 13è édition de l’Anp Academy organisé le 17 novembre 2022 à l’Istc-polytechnique à Cocody-Abidjan.
Pour débattre de ce thème, cette tribune recevait deux journalistes à savoir, César Etou (La Voie Originale) et André Sylver Konan et Pr Nannougo Coulibaly, professeur des universités.
Au cours de cette rencontre, César Etou n’a pas porté de gangs pour expliquer les raisons pour lesquelles, face à des agressions extérieures, toutes les lignes éditoriales ne condamnent pas de manière unanime de tels actes. La divergence des positions dans la presse selon lui, prend sa source dans la crise de 2002. Il s’est offusqué de savoir qu’en 2002, lors de l’attaque de la Côte d’Ivoire, les titres proches du Rassemblement des républicains, le parti d’Alassane Ouattara, faisaient l’éloge de la rébellion.
L’attitude de cette presse qui a soutenu la rébellion jusqu’au procès de l’ancien président Laurent Gbagbo à la Cpi a engendré une scission d’avec les journaux proches de l’opposition, à telle enseigne que, actuellement, quand la Côte d’Ivoire est agressée de l’extérieur, l’information n’est pas traitée sous le même angle par tous les supports.
Alors que de 1990 à 2001, pendant cette période qu’il a qualifié « d’éclaircie patriotique », les journaux ivoiriens étaient unanimes dans le traitement de l’information. Tous défendaient la mère patrie. « C’est le cas en 1993, lors du décès du père fondateur de la nation Félix Houphouët-Boigny et lors de l’agression des supporters de l’Asec Mimosas au Ghana où l’information a été traitée de manière unanime », de manière patriotique. Mais ce patriotisme sera brisé en 2002 par la rébellion et sera remplacé par « un patriotisme sélectif » a fait remarquer César Etou.
« J’accuse les responsables du Rdr d’Alassane Ouattara d’avoir cassé le patriotisme chez les journalistes ivoiriens. J’accuse tous les journalistes de la rébellion de 2002. Ils auraient dû condamner cette rébellion », a estimé César qui a toutefois souhaité que les journalistes s’unissent pour combattre les agresseurs extérieurs.
André Silver Konan lui aussi a reconnu qu’en cas d’agression extérieure, le journaliste doit toujours condamner l’agresseur. C’est dans cette logique, a-t-il dit, que « j’ai condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’arrestation des 46 soldats ivoiriens au Mali ».
Le journaliste doit faire valoir sa fibre patriotique dans ce genre de situations, mais « le patriotisme n’est pas de défendre les positions officielles » des gouvernants, a affirmé l’orateur qui répondait à la préoccupation d’un participant à ce panel. Selon lui, le journaliste doit chercher à vérifier les informations mais sans toutefois prendre parti pour l’agresseur.
Pr Coulibaly lui a appelé les hommes de médias au sens du patriotisme dans le traitement de l’information dans ce genre de situation.
Aka Ahoussi