Les membres du syndicat national des travailleurs de Prudential Belife (Synat-Prudential-Belife) étaient face à la presse, le 2 février 2022, à la cité Cie à Yopougon Abidjan. Et ce, pour dénoncer les intimidations, les injustices et les discriminations qu’ils subissent de la part de leur direction.
Prudedntial Belife est une compagnie d’assurance employant environ 500 personnes travaillant dans ses agences réparties sur l’ensemble du territoire national. Parmi ces employés, beaucoup totalisent 10 voire 45 ans de service. Mais parmi ceux-ci, à part les membres de la direction, personne n’a un salaire de base. « Nous vivons seulement des commissions que nous percevons », a affirmé Kouamé Bi Ange-Eric, Secrétaire général du Synat-Prudential-Belife.
Quand bien même qu’ils n’aient pas de salaires de base, des objectifs sont imposés à ces commerciaux de cette maison d’assurance. Obligation leur est faite d’atteindre les objectifs que leur a assignés la direction, au risque de se voir humilier publiquement, ont soutenu plusieurs agents qui participaient à la rencontre.
Pire, « quand un agent est en mission et qu’il est victime d’un accident, Prudential Belife se désengage et retire même les frais de mission remis à ce dernier parce qu’il n’a pas atteint les objectifs que lui a assignés l’entreprise ». Il a donné à ce propos l’exemple de la chef de l’agence de Bouaké, qui en 2014, après avoir fait un accident de travail s’est vu retirer la somme qui lui avait été remise par la direction pour la mission. Elle a été abandonnée à sa famille. En 2018, un commercial de l’agence de Yopougon qui a piqué un malaise en pleine mission n’a eu droit à aucune assistance jusqu’à ce qu’il rende l’âme.
Quand un agent est en mission et qu’il est victime d’un accident, Prudential Belife se désengage et retire même les frais de mission remis à ce dernier…
A ces faits écœurants, vient s’en ajouter un autre. En effet en 2020, la direction engage un nouveau directeur commercial du nom de Silué Mamery Kylé. Celui-ci fait embaucher des personnes qui bénéficient d’un traitement particulier, alors que les anciens employés ne bénéficient ni d’assurance, ni d’assistance médical.
Irrités par cette dernière situation, les travailleurs lésés se réunissent et créent un syndicat en vue de revendiquer leurs droits. Ainsi naît en 2021, le Synat-Prudential-Belife. « Depuis la création de notre syndicat, nous sommes passés par tous les moyens pour rencontrer la direction, mais le directeur nous fuit », a indiqué, avec regret Kouamé Bi ange-Eric.
Egalité de salaire, embauche des travailleurs, droit de jouissance des congés, prime de transport… tels sont quelques revendications que le syndicat voudrait présenter à la direction. Mais, face au refus du directeur général de les recevoir, Kouamé Bi Ange-Eric a annoncé qu’ils saisiront l’inspection du travail pour plancher sur cette injustice.
Koffi Yao, Secrétaire général adjoint de la centrale syndicale Fgtci, a indiqué qu’il a foi qu’à l’inspection du travail, une solution sera trouvée à cette situation. « A défaut, nous saisirons le ministère de tutelle », a-t-il dit.
Ahoussi Aka