Burkina Faso : Le Balai citoyen (proche de Sankara) déterminé à combattre les putschistes

Le coup d’Etat perpétré, le 24 janvier 2022, contre le président Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso a suscité plusieurs réactions dans le monde. L’Union Africaine, la Cedeao, le Conseil de l’Entente, tous ont condamné cette énième immixtion des hommes en armes dans les affaires politiques.

Au Burkina Faso, si cette action des putschistes semble être approuvée par une partie de la population, force est de savoir qu’elle est condamnée par d’autres, notamment les militants du Mouvement du progrès et du peuple (MPP), le parti du président déchu et des associations dont le mouvement Le Balai citoyen.

Dans une vidéo publiée sur youtube, Smockey, l’un des membres fondateurs de ce mouvement a crié son indignation face à cet assassinat de la démocratie. « C’est intolérable de supporter une telle situation après tout ce qu’on a traversé, après tout ce qui s’est produit. C’est difficile de laisser passer une telle chose », a dit le musicien, qui sous l’effet de la colère a ajouté, « nous, on appelle à une désobéissance civile ».

Pour le co-auteur du mouvement le Balai Citoyen, il faut que les burkinabè luttent contre les militaires qui ont pris le pouvoir par les armes car leur volonté n’est pas celle de la majorité des burkinabè, encore moins celle de toute l’armée. Selon Smockey, le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo (le nouvel homme fort) et le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (Mpsr) sont en train de s’imposer parce qu’ils sont lourdement armés. « Mais, nous allons les affronter », a-t-il menacé, avant d’ajouter, « les burkinabè n’ont pas encore dit leur dernier mot ».

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Avec ce coup d’Etat, c’est le Balai Citoyen qui voit ses efforts s’écrouler. Créé le 25 août 2013, ce mouvement qui soutient l’ordre constitutionnel, fut à la base de la chute de l’ancien président Blaise Compaoré, en 2014. Demeuré actif après le renversement du régime de Compaoré, ce mouvement qui s’inscrit dans la mouvance sankariste continue de jouer des rôles décisifs sur la scène politique.

Etant donné que la plupart des hommes en armes qui ont pris le pouvoir sont des éléments proches de Blaise Compaoré, pourrait-il avoir une véritable collaboration entre les sankaristes et la junte militaire ? A défaut de proposer un calendrier électoral raisonnable et quitter le pouvoir, le mouvement Balai citoyen ne va-t-il pas occuper les rues dans les mois à venir pour réclamer le retour à un ordre constitutionnel ? L’avenir nous le situera. 

Aka Ahoussi