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Côte d’Ivoire, Aïcha Atindekoum (Présidente Pro-Kids) : « Notre association veut donner les mêmes chances à tous les enfants afin qu’ils aient un potentiel intellectuel »

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Aïcha Atindekoum, présidente fondatrice, Pro-Kids, veut permettre à chaque enfant d'avoir un potentiel intellectuel/Ph DR

L’association Pro-Kids Côte d’Ivoire spécialisée dans le développement de la petite enfance et intervenant aussi dans les domaines de la pédiatrie, les grossesses en milieu scolaire, etc apporte depuis son existence, en 2017, autant de joie à 500 enfants des écoles maternelles d’Abidjan. Aïcha Gladys Atindekoun, présidente fondatrice de Pro-Kids, explique le but de l’association et sollicite l’aide de bonne volonté pour ces milliers d’enfants encore dans le besoin.

Pourquoi avez-vous créé une association Pro-Kids pour la Côte d’Ivoire, il y a maintenant trois ans ?

Je suis une mère de trois enfants et quand je voulais inscrire l’aîné de mes enfants dans une école, j’ai eu la chance de constater les difficultés que rencontraient ces écoles maternelles. Le constat fait est que le confort n’y est pas. En plus de cela, des écoles où il y a des élèves faisaient le rang dans le but de faire des croquis, écrire un mot étant assis sur des tables banc. Cette situation déconcertante m’a choquée en tant que mère et parent d’élève. J’ai parlé de ce projet, afin d’inviter les personnes de bonne volonté à apporter un mieux-être aux tout-petits des écoles maternelles. Surtout permettre à chacun d’inscrire son enfant dans une école confortable.

Depuis l’existence de cette association, quelles sont les actions que vous avez posées dans le domaine du développement de la petite enfance ?

En 2017, des amis et moi avions fait des dons dans une petite école de N’Dotré, à Abobo. Ensuite, en 2018, nous avons réitéré ce même geste avec des dons estimés à 1 million de francs Cfa, en équipant l’école Kkb de N’Dotré, dans la commune d’Abobo. Grâce à Dieu, cette école fait la fierté des élèves et des parents, à travers les manèges et autres que nous les avons offerts. Cette année, nous nous rendrons à Songon, précisément au groupe scolaire de Songon Kassamblé, où une école maternelle a été construite sans clôture et équipements.

Nous devons réagir face à ces problèmes en construisant la clôture et équiper ladite école. Il faut noter qu’en  juillet passé, nous étions au service d’urgence de la Pédiatrie de Cocody, où nous avons fait des dons aux parents qui étaient au chevet de leurs enfants et le staff médical.

Pourquoi ce choix sur le développement de la petite enfance ?

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J’aime beaucoup les enfants. Avant d’être une mère, je suis une personne qui affectionne les enfants. Je me dis s’occuper de la vie d’un enfant, c’est impressionné le monde. Car l’enfant est le futur de ce monde. On ne peut dire qu’on pense au développement sans penser aux enfants. Ailleurs, les enfants sont privilégiés, ont des droits et respectés comme tels et non des adultes, ce qui n’est toujours pas le cas en Afrique.

En Afrique, on pense que l’école commence à partir du primaire alors qu’elle débute dès la maternelle, qui est une sorte de préparation au devenir de l’enfant. Ce sont, entre autres, motifs qui m’ont orienté vers le développement de la petite enfance. C’est pourquoi Pro-Kids travaille en amont et en aval avec des femmes enceintes, les jeunes filles en milieu scolaire pour éviter qu’elles contractent des grossesses, qui pourraient gâcher leur avenir ; les convaincre à poursuivre les études et dans la mesure du possible, afin que ces enfants aient le minimum dont ils ont besoin. Au-delà cette ambition, nous intervenons dans l’équipement des écoles maternelles et le sponsoring des enfants.

Quels sentiments avez-vous lorsque vous découvrez que certaines écoles maternelles sont dans le désarroi ?

Je pense que toute personne philanthrope comme moi, le besoin de son prochain lui tient à cœur. C’est malheureux de voir que tout le monde n’a pas les mêmes chances. C’est désolant de voir que des enfants comme tout autre enfant, qui n’ont rien fait sont coupables, étudient dans des conditions très difficiles. Les enseignants aussi sont confrontés  à la même situation. Notre association Pro-Kids veut donner les mêmes chances à tous les enfants afin qu’ils puissent avoir un potentiel intellectuel dont l’Afrique a besoin.

Dites-nous, comment réagissez-vous au regard de nombreuses demandes des écoles ou personnes physiques vous sollicitant face à une situation ?

 Pour le moment, c’est nous qui choisissons les écoles. On a des personnes qui nous proposent des écoles en disant que celles-ci ont des besoins matériels. C’est à nous maintenant de l’évaluer. Cette année, nous avons trois écoles à Songon. Nous avons évalué à cet effet l’école qui avait plus des besoins et au final avons choisi le groupe scolaire Songon Kassamblé parce que c’est une nouvelle école maternelle, qui contrairement aux autres ne disposent de rien. Et, nous avons décidé d’ici, fin décembre, de les aider de sorte qu’ils puissent jouir du minimum dont une école maternelle peut disposer.

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De quels moyens l’association Pro-Kids dispose-t-elle pour faire face à cette avalanche de difficultés des écoles maternelles et autres ?

Nous n’avons pas les moyens. La seule chose que nous avons est la volonté. Nous avons une grande volonté d’impacter notre génération, de faire les choses autrement. Une fois que nous avons l’école, où nous devons faire les dons, nous mettons en place un prospectus que nous publions, avec des contacts et essayons de débattre des besoins de ces enfants auprès des donateurs, en espérant qu’ils fassent parler leur cœur. Parce que c’est le cœur qui donne et non la main.

Personne n’en a assez pour en donner et chacun donne avec le peu de son cœur. Justement, c’est avec le peu que nous arrivons à poser les actions. On espère avoir beaucoup plus de donateurs, demain. Pour le moment, nous sommes en train  de recruter des donateurs et impacter encore plus les gens. Nous recevons les dons en nature, des livres, des vêtements etc ou vous pouvez vous rendre sur notre page Facebook et laissez un message, l’on vous contactera.

 Quelles sont les perspectives de Pro-Kids Côte d’Ivoire ?

 Nous avons la volonté de nous étendre sur l’Afrique de l’Ouest, c’est-à-dire le Benin, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal. Nous sommes ouverts à toute personne qui voudrait nous représenter dans ces pays cités, de nous contacter, parce que l’un de nos projets innovateurs a reçu l’approbation des chancelleries basées en Côte d’Ivoire. C’est un  projet incubateur et nous irons bientôt au Nigeria pour présenter la vision que nous avons, et rencontrer plus de donateurs, en leur présentant nos programmes.

Le plus grand projet que nous aimerions mettre en place ce sont les banques de dons et l’application facilitatrice de dons, qui permettra à tout ivoirien de faire des dons et les acheminer au lieu indiqué. Aussi, voudrions-nous installer des box de dons dans chaque école où nous allons faire des actions. Ce serait des guichets de cas sociaux, qui alimenteraient des familles qui ont des problèmes. Concernant l’internationalisation de Pro-Kids Afrique, déjà au Benin, notre représentant nous a fait savoir que les problèmes rencontrés sont les grossesses en milieu scolaire. Quant au Ghana, nous allons mettre l’accent sur l’éducation spécialisée, etc.

Réalisée par Magloire Madjessou

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