Une quinzaine de journalistes des organes de presse était en atelier de formation, mardi 11 décembre 2018, sur les questions et reportages migratoires organisées par des associations allemandes, à la Maison de la presse d’Abidjan-Plateau.
Selon le Haut commissariat des Nations unies pour réfugiés (Unhcr), 258 millions de migrants et réfugiés dans le monde, en 2017. Plus des deux tiers, soit 68% proviennent de cinq pays, la république arabe syrienne (6,3 millions) Afghanistan (2,6 millions), Sud du soudan (2,4 millions), Myanmar (1,2 million) et la Somalie (986 400). En Europe, la Turquie et l’Allemagne restent les pays qui ont accueilli plus de réfugiés sur leurs territoires. Les gouvernants européens sont particulièrement préoccupés par la situation des migrants et réfugiés. Pourtant, ceux-ci viennent pour la plupart de l’Afrique !
C’est pour palier à ces problématiques que des associations allemandes Africa Postive, Africa média initiative, Erich-Boch Institut, en collaboration avec la Fondation Robert Bosch Stiftung ont organisé un atelier de formation réunissant une quinzaine de journalistes sur le thème « Média et migration ».
Plantant le décor, Eric Chinje, ancien directeur général de Africa média initiative (Ami) et formateur de l’atelier, a expliqué, entre autres, le manque d’infrastructures, la croissance démographique, des dépenses publiques faibles consacrées à l’éducation sont des causes de la migration. Estimant, en outre, qu’il n’y a pas « d’instrument juridique unique en droit international régissant le cadre de la migration et les procédures rigides en Europe disqualifient la plupart des demandeurs africains. »
A lire aussi: Vatican, la Journée du Migrant et réfugié fixée au dimanche 29 septembre
Quant à Johanna Mack, membre de Erich Brost institut, à travers des diapositives, elle a montré les conditions misérables et parfois inhumaines dans lesquelles vivent les migrants, lors des traversées sur les côtes. Des échanges sur les conditions de travail du journaliste, l’accès aux informations et personnes ressources ont été au cœur de cet atelier.
Pour les formateurs allemands, il s’agit de sensibiliser les journalistes ivoiriens à traiter dans leurs supports la prise en compte de la dignité, les causes et les risques encourus des migrants plutôt que s’attarder sur les catastrophes. « Nous voulons amener le journaliste à traiter le sujet avec délicatesse et attention, qui pourrait intéresser le public, afin de réduire le phénomène migratoire vers l’Europe », a interpellé Chinje.
Magloire Madjessou