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Côte d’Ivoire, des journalistes formés sur la question du genre dans les rédactions

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Des formatrices et journalistes échangent sur le Genre/Ph Credochristi.com

Mercredi 9 septembre 2020 a eu lieu à la Maison de la presse d’Abidjan (Mpa) au Plateau, un atelier de formation organisé par l’Union norvégienne des journalistes en partenariat avec l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) sur le thème : « Genre et sécurité des femmes journalistes et professionnels de médias en période de la Covid-19 ». Un atelier pour trouver des solutions idoines pour la sécurité et l’intégration des femmes journalistes dans les rédactions.  

Les professionnels des médias dans l’exercice pratique de leur métier rencontrent des difficultés de toutes sortes. Sur le terrain de la recherche de l’information, ils sont exposés à des dangers qui portent atteinte à leur vie. Les femmes journalistes particulièrement dans leur rédaction sont généralement objets de discrimination de la part de leur supérieure hiérarchique. C’est dire que le genre dans les organes de presse rencontre des obstacles pour sa prise en compte au niveau rédactionnel. C’est ce qui justifie la tenue de cet atelier de formation initié par les deux structures susmentionnées.

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Les auditeurs n’ont pas manqué d’énumérer, entre autres, obstacles auxquels sont confrontés les femmes dans les médias.« Le manque de formation et d’information, la méconnaissance des droits, les pesanteurs socio-culturels, la passivité des femmes, le manque de confiance en elles-mêmes, les préjugés sur le terrain, difficultés de concilier vie professionnelle et familiale, manque d’initiative et manque de dynamisme selon la vision du rédacteur en chef », ont analysé les journalistes.

Dans ce même volet, les formatrices ont évoqué la question du harcèlement sexuel sur le lieu du travail. « La femme est souvent confrontée à l’harcèlement sexuel ce qui les conduit à démissionner. Même pour des simples interviews, les femmes sont harcelées », a révélé Assa Diarra, formatrice en Genre et consultante en communication.

  • Pour éradiquer ce phénomène, les auditeurs souhaitent amplifier la lutte et la création de syndicats dans les rédactions, la sensibilisation à travers les séminaires et les ateliers de formation…

Des pistes de solutions ont été proposées pour briser le joug de la discrimination qui pèse sur le genre en vue de son intégration. Pour éradiquer ce phénomène, les auditeurs souhaitent amplifier la lutte et la création de syndicats dans les rédactions, la sensibilisation à travers les séminaires et les ateliers de formation, intégrer le genre dans les programmes scolaires, le renforcement de capacité des femmes et la solidarité.

Au cours de l’atelier, les journalistes ont mentionné que l’alternative pour assurer la sécurité du genre pour sa prise en compte dans le métier du journaliste serait également d’appliquer dans les rédactions l’équité et l’égalité pour combattre les discriminations à l’égard du genre. Pour les bénéficiaires, c’est donc un équilibre entre genre, les hommes, les couleurs.

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« L’équité est le fait de donner à chacun le minimum selon ses besoins pour vivre décemment. Elle permet d’introduire une discrimination positive pour permettre à chacun d’être au même niveau de la société. Elle intervient en vue de corriger les disparités sociales. L’égalité quant à elle, est le fait de donner les mêmes chances à tout le monde », a expliqué la formatrice en Genre et consultante en communication.

Le monde des médias a besoin des femmes dans le métier de journaliste. C’est le rêve des professionnels en la matière. « On a constaté que les femmes sont sous-représentées dans les rédactions. On espère que cet atelier est un signal donné pour qu’il y ait assez de femmes dans les rédactions parce qu’il y a un besoin de femmes dans les rédactions. La présence de femmes dans les rédactions est très importante dans la vie d’une nation », a conclu Anne-Marie N’Guessan, vice-présidente de l’Unjci.

Jacques Sibah (Stg)

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