Des échauffourées ont éclaté au sein de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), mercredi 20 mai 2020. A l’origine de ce mouvement de protestation, l’humiliation, la bastonnade, des prélèvements de taxes dont sont victimes plusieurs de ces pensionnaires.
La plus grande prison de Côte d’Ivoire ou encore la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) comptant plus de 5000 détenus a été mercredi le théâtre d’un évènement peu ordinaire. Les prisonniers ont failli lyncher Kassoum Koné alias La Machine dans la cour de cette prison d’Abidjan. Selon des sources, le mis en cause était celui qui humiliait, bastonnait les prisonniers réfractaires par moments à ses décisions prises au sein de la Maca.
Pire encore, il prélevait des taxes auprès des pensionnaires de cette prison. Des faits graves et impardonnables qui ont amené ces prisonniers à vouloir lui faire la peau. La vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrent à bien des égards la détermination inébranlable et farouche d’en découdre, avec une terreur que cet ancien rebelle reconverti subitement dans l’armée, en devenant garde pénitentiaire à la Maca, après avoir combattu, en 2010, dans la crise postélectorale.
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La puissance de feu qu’avait cet individu du nom de Kassoum Koné, qui lui permettait de dompter tous les prisonniers, sans que personne ne se meuve, étaient des fétiches et gris-gris qui avaient été enterrés dans l’enceinte de la Maca. Certains évoquent qu’un crâne humain a été déterré, et que La Machine serait l’auteur de ce crime odieux.
Ces éléments cités feraient de lui l’homme très puissant et dont le règne ne prendrait jamais fin. Or, toute chose à une fin, peu importe…Ainsi, la tragique fin du règne de La Machine s’est laissé emporter malgré ces fétiches, dont le crâne humain trouvé dans ce lieu.
Dans la foulée, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, après avoir eu des échanges avec les gardes pénitentiaires, a ouvert une enquête pour situer les responsabilités. Cependant, le ministre tient à préciser « qu’il n’y a eu ni mutinerie, ni évasion à la Maca ».
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La Maca, une prison qui est loin d’être un lieu de protection, de prise de conscience est plutôt devenu par excellence un endroit des privilégiés. On se souvient d’un prisonnier du nom de Yacou le Chinois, qui régnait en maître absolu sur des prisonniers, qui avait un « gouvernement » et faisait le « travaillement » à ses obligés, célébrait des anniversaires pompeux a eu une fin de vie les plus tragiques, en février 2016…
Encore le cas La Machine doit interpeller et reconnaitre que chaque prisonnier, quelle que soit la peine qu’il encourt, à des droits humains. A respecter.
Pierre Grah-Awoyo