Covid-19 dans les prisons : Voici les chiffres inquiétants selon la Cndh

Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) de Côte d’Ivoire a invité la presse nationale pour leur faire part des enquêtes réalisées au cours de cette année 2022. Cette cérémonie de présentation du rapport d’activités à mi-parcours 2019-2022, a eu lieu, jeudi 29 septembre 2022, au sein de cette institution étatique sise à Cocody Abidjan.

Dans le contexte de l’apparition de la Covid-19, le gouvernement a mis à la disposition des maisons d’arrêt et de correction des kits de lavage des mains, des testeurs, des masques et bien d’autres mesures préventives. Mais ces avancées et efforts semblent ne pas avoir d’impacts véritables sur les personnes dans les lieux de détention.

la Covid-19 dans ces prisons a fait craindre de 17 cas, le 5 novembre 2021 à 1278 cas, le 5 janvier 2022.

Selon la présidente de cette institution, Namizata Sangaré, l’augmentation de la Covid-19 dans ces prisons a fait craindre de 17 cas, le 5 novembre 2021 à 1278 cas, le 5 janvier 2022. Ce qui expliquerait une détérioration de la situation sanitaire dans les prisons, en raison de la surpopulation carcérale.

Selon la Cndh, des sensibilisations et la prise de température à l’entrée ont été faites dans les prisons, mais malgré cela, la Covid-19 y est entré. A la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), un cadre a été aménagé pour servir de centre de confinement. Selon la responsable de Cndh, 5 cas ont été détectés dans des prisons de ce pays. Le nombre élevé de ce cas, dit-elle, se situe à la Maca avec 203 cas et Tiassalé avec 161 cas. Au finish, on dénombre dans l’ensemble 385 cas détectés de Covid-19 avec 372 traités et guéris. Par contre 13 personnes sont décédées des suites de la maladie.

Au total, au sein des prisons ivoiriennes, il y a 15 378 détenus soit 65,61% de la population carcérale qui sont à jour de leur dose vaccinale contre la pandémie

Au total, au sein des prisons ivoiriennes, il y a 15 378 détenus soit 65,61% de la population carcérale qui sont à jour de leur dose vaccinale contre la pandémie. Selon l’enquête réalisée par la Commission nationale des droits de l’Homme, ces difficultés viendraient de l’impossibilité du respect des mesures barrières en raison de la surpopulation carcérale, l’absence de conditions pour les mises en isolement.

A l’exception de la Maca, les autres prisons n’en disposent d’espace d’isolement. Aussi, les personnes mises en isolement partagent les mêmes toilettes communes et certains détenus refusent de faire vacciner.

Absence de programmes

Dans les Mac ivoiriennes, il y a l’absence de programme rigoureux et uniformisé de réinsertion, de réintégration et de réadaptation des femmes. Les femmes détenues dans ces prions seraient autour de 186 soit une moyenne de 10.33 femmes par établissement pénitencier. Dans les villes de Bouaké et de Man, nous avons respectivement 33 femmes et 35 pour Man.

Et selon une analyse de la Cndh, sur les deux Maisons d’arrêt et de correction (Mac) visitées mènent des activités à l’attention des femmes pénitentiaires. En effet, sur les 186 femmes enquêtées, 60 d’entre elles aimeraient apprendre la couture, tandis que 53 pour la coiffure. Quant aux 15 autres, elles veulent faire des métiers de pâtisserie et 46 optent pour le commerce (vêtements, restauration, fruits etc). Alors que deux autres femmes souhaitent faire la comptabilité et 5 indécises sur leur choix.

sur les 186 femmes enquêtées, 60 d’entre elles aimeraient apprendre la couture…

Enfin, la présidente de cette institution a présenté les autres secteurs d’activités qui ont fait l’objet d’enquête, à savoir la resocialisation des femmes détenues ; le droit à la santé dans les établissements pénitentiaires ; l’impact de la surpopulation sur les droits de l’homme dans les prisons ; la responsabilité sociétale des entreprises privées de sécurité ; le respect des prescriptions de construction des bâtiments etc.

Magloire Madjessou