Samedi 1er mai 2021, s’est tenue à la Primature Plateau Abidjan, la célébration de la fête du travail. Le Premier ministre, Patrick Jérôme Achi et des ministres du gouvernement y ont assisté.
Cette année 2021, la crise sanitaire du Covid-19 a impacté négativement les activités économiques des entreprises en Côte d’Ivoire. Cette situation oblige les nombreuses centrales syndicales des travailleurs à ne pas se retrouver au Palais présidentiel pour exposer leurs problèmes au chef de l’Etat. La salle de la Primature a été choisie pour exposer leur problème au chef du gouvernement.
La Covid-19 a fait perdre à la Côte d’Ivoire, plus de 1 825 000 emplois, selon Soro Mamadou, Secrétaire général de la Centrale syndicale Humanisme. Pour Soro, vu la pandémie du Covid-19, il a souhaité qu’il y ait un statut de droit fondamental pour la santé et la sécurité au travail auprès de l’Organisation internationale du travail ; que la classification de la Covid-19 soit inscrite dans la catégorie des maladies professionnelles. « Ce qui permettrait d’offrir une protection plus accrue à des fonds de compensation aux familles des travailleurs morts au travail et à toute personne infectée par la Covid-19 sur son lieu de travail », propose-t-il, en invitant les Ivoiriens à se faire vacciner.
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Elie Boga Dago, Secrétaire général de Dignité, a indiqué que la Covid-19 a provoqué licenciement et chômage en Côte d’Ivoire. Pour la cohésion sociale, la réconciliation et la paix, la centrale Dignité a plaidé pour la libération des prisonniers politiques, militaires et le dégel de leurs avoirs.
Le Colonel Dohia Traoré, Secrétaire général de Fesaci, a rappelé qu’en 2020, du fait de la pandémie, des établissements d’enseignements privés, sous le fallacieux prétexte, ont contraint plus de 6 000 travailleurs au chômage et licenciement. Pour les sociétés telles que Si-Béton, Saflast, Sipraco etc ont refusé qu’il y ait des libertés syndicales et le harcèlement dans ces entreprises. Se demandant ainsi dans quel pays sommes-nous pour qu’un employeur choisisse lui-même son interlocuteur au mépris de la législation du pays.
Poursuivant, Dohia Traoré a dénoncé le cas de la société à participation majoritaire de l’Etat, Côte d’Ivoire Engineering, dont les travailleurs de 312 sont passés à 60 pour avoir osé revendiquer. « Nous souhaitons qu’une enquête urgente soit diligentée », souligne-t-il. Il a aussi soulevé les problématiques de l’insécurité à Abidjan, avec les enfants en conflit avec la loi, le taux de chômages élevé, la cherté de la vie, la hausse des loyers etc. Enfin, il a abordé la problématique des coupures intempestives d’électricité dont les conséquences sont la réduction de salaires, la perte d’emplois etc.
Le Premier ministre, Patrick Achi, a rappelé les acquis obtenus par le gouvernement ivoirien. Selon lui, ces dernières années ont permis à la Côte d’Ivoire d’afficher un taux de croissance de Pib à plus de 8% par an (2012-2019) ; à permis de créer de nombreux emplois, de changer des vies ; la mise en œuvre des réformes structurelles, les conditions de travail et de vie des populations améliorées.
« La Côte d’Ivoire est définitivement engagée dans le cadre du dialogue social tripartite : gouvernement, employeurs et travailleurs à poursuivre encore ces efforts pour créer massivement des emplois, plus particulièrement pour les jeunes pour avoir du travail décent, notamment celui des femmes et lutté à l’inverse avec le leadership le plus fort », a déclaré le Premier ministre.
Il a souligné à l’endroit des leaders de centrales syndicales que le gouvernement a toujours préservé la lutte syndicale et les associations. En définitive, il a renvoyé les centrales syndicales à une prochaine rencontre pour discuter de sujets soulevés, avec le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale.
Magloire Madjessou