Mali : Guerre de positionnement entre les puissances étrangères, voici les raisons

Au pays de Soundiata KeÏta, la France et la Russie et d’autres pays occidentaux se regardent en chien de faïence. Pourquoi ?

C’est une crise sans précédent que vit le Mali. En effet revenu au pouvoir après son deuxième coup d’Etat, en mai 2021, le Colonel Assimi Goïta estimant que la France, à travers sa force Barkhane ne sécurisait vraiment pas le territoire national contre les djihadistes, a fait appel à la société militaire privée russe Wagner pour jouer ce rôle.

Cette décision bien sûr ne fût pas du goût de la France qui y a exprimé son mécontentement le 23 décembre 2021, à travers un communiqué signé par une quinzaine de pays européens, partenaires de l’opération Barkhane. Du coup, les sanctions infligées à la junte au pouvoir à Bamako par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( Cedeao) le 9 Janvier à Accra, se sont présentées comme une occasion pour la France pour en découdre avec ladite junte militaire.

Saisissant donc cette opportunité, la France a présenté le 11 janvier 2022, au Conseil de sécurité de l’ONU, une résolution visant à soutenir les sanctions de la Cedeao à l’égard de la junte au pouvoir qui ne prévoit pas organiser des élections avant cinq ans. Cette mesure même si elle a été approuvée par les autres membres du Conseil de sécurité, c’était sans compter sur la Chine et la Russie qui se sont opposés à la réalisation de ce projet.    

Mais pour quelles raisons ces pays ont-ils pris position pour le Mali ? Autrement dit, pourquoi la France s’acharne-t-elle contre son ancienne colonie ?

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Dans l’émission, « Intelligence économique » réalisée le mercredi 19 janvier 2022, sur la chaîne panafricaine «  Africa 24 », les invités du journaliste, Jean Charles Sibailly, ont indiqué qu’au Mali, ce n’est pas la souveraineté du peuple qui est en jeu, mais c’est une guerre économique, une guerre de positionnement.

 L’un des invités en la personne de Sadia Zouzou, spécialiste en intelligence économique et stratégique a soutenu que les grandes puissances se battent au Mali, « pour avoir la main mise sur les métaux rares. Les métaux rares appelés aussi les fer rares servant à fabriquer l’éolienne (…), ça sert aussi à fabriquer les batteries », a-t-il dit. Avant de faire remarquer que d’ici cinq ou six ans, les véhicules à essence vont devenir des voitures électriques et hydrauliques. Donc les concepteurs de ces voitures de hautes technologies auront besoin de ces métaux rares. C’est ce qui fait courir les grandes puissances dont la France et la Russie au Mali, un pays dont le sous-sol regorge ses métaux rares.

Pour corroborer les propos de Sadia Zouzou, un autre invité nommé Alain Serge Kouadio, doctorant en géographie, a indiqué qu’en plus de la France et de la Russie, d’autres pays sont présents au pays de Soundiata Keïta dans le but d’exploiter le sous-sol de ce pays. C’est le cas de la Chine et de l’Australie. Ces deux pays y ont construit chacun une usine d’extraction du scandium, le métal le plus rare au monde.  Déjà, « c’est une quantité de 100 à 800 000 tonnes de scandium qui sont exploités dans ce pays », a précisé Alain Serge Kouadio.    

Donc pour les invités ayant participé à cette émission, ces occidentaux qui sont à la recherche de métaux rares sont en train de mener une guerre sans merci au Mali, en vue de préserver leur lendemain et ne pas rater le train de la technologie. Mais cette crise qui n’est plus ‘’ une guerre froide’’ risque de se transformer en véritables affrontements des différentes forces en présence ont fait remarquer les invités. C’est la raison pour laquelle, tous ont conseillé la voie du dialogue pour résoudre cette crise malienne à laquelle est venue se greffer ‘’ la guerre des occidentaux’’.

Aka Ahoussi