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Douanes ivoiriennes : Des morts dans le dénuement total

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La douane ivoirienne accusée de "tuer" certains des ses agents/Ph DR

Deux morts, des malades laissés à l’abandon, d’excellents agents remerciés par l’humiliation : tel est le bilan humain provisoire du scandale des faux diplômes dans les douanes ivoiriennes, sous la houlette du Directeur général, Pierre Da Alphonse.

En dépit des résultats clairs des enquêtes du ministère de la Fonction publique, plusieurs agents blanchis continuent de croupir dans l’ombre, suspendus sans jugement, privés de revenus, et pour certains… de soins.

il est mort après un long calvaire causé par la dégradation de sa dignité par la direction générale des douanes…

L’officier Jean Claude, le dernier à décéder, souffrait d’une dépression sévère due à la divulgation de son identité et de son numéro matricule sur les réseaux sociaux. Suspendu depuis plus d’un an, sans soutien ni avantages financiers, dont les fonds ont été transférés à la direction des moyens généraux des douanes par le trésor public, il est mort après un long calvaire causé par la dégradation de sa dignité par la direction générale des douanes, tout comme l’officier Anastasie avant lui..

Tous deux accusés, tous deux victimes d’un zèle administratif implacable. Leurs noms ont été publiés sur les réseaux sociaux, sans décision judiciaire, en violation flagrante de leur droit à la présomption d’innocence.

Pourtant, depuis octobre 2024, les vérifications du ministère de la Fonction publique ont révélé que 23 agents mis en cause avaient des diplômes authentiques. Mais au lieu de réintégrer ces fonctionnaires, la direction des Douanes maintient les suspensions, sans respecter les directives du ministère de tutelle, ni attendre le verdict de la justice.

Dans les couloirs, la colère gronde

Dans les couloirs, la colère gronde. Pourquoi certains agents accusés sont-ils protégés tandis que d’autres sont jetés en pâture ? Pourquoi des malades souffrant d’insuffisance rénale ou de traumatismes cérébraux graves ne reçoivent-ils aucun soutien, malgré les lettres de leurs avocats restées sans réponse ?

La présomption d’innocence est piétinée. Le droit à la santé bafoué.

Et la dignité humaine ? Oubliée

La direction des Douanes, censée faire respecter la loi, instrumentalise ici pour régner par la peur. Il est temps que la justice, la vraie, se saisisse de ce qui ressemble de plus en plus à une violation systémique des droits humains. Avant qu’il n’y ait d’autres morts.

Nous tenons à souligner qu’il existe des patients gravement malades qui se battent encore entre la vie et la mort en attendant leur destin. Si aucune mesure n’est prise pour mettre un terme à cette hémorragie qui, jusqu’à présent, ne respecte pas les normes. Pour rappel, il s’agit de fonctionnaires ayant entre 11 et 23 ans de service rendu à la nation, qui ont simplement passé un concours professionnel exceptionnel pour accéder à un seul échelon.

Un concours qui ne requiert pas la présentation d’un diplôme autre que celui qui les a établis en tant que fonctionnaires si on s’en tient à l’article 77 du statut général de la fonction. Parmi ces victimes, certains doivent faire valoir leur droit à la retraite d’ici la fin de l’année 2025.

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En 2021, le ministère de la fonction publique a imposé à certains fonctionnaires de présenter un diplôme supplémentaire pour le concours professionnel exceptionnel

En 2021, le ministère de la fonction publique a imposé à certains fonctionnaires de présenter un diplôme supplémentaire pour le concours professionnel exceptionnel distinct de celui qui leur a permis d’accéder à la fonction publique.

Après avoir réussi ce concours, le ministère a officialisé leur admission par un arrêté ministériel en juillet 2022, les intégrant définitivement dans leur nouvel emploi. Selon les dispositions légales sur les admissions, révisées en 2023 à l’article 47 n°2023-892, cette admission est considérée comme acquise. Cet article stipule : le fonctionnaire est recruté par voie de concours ou à titre dérogatoire par décret.

La pratique en matière de concours administratif consacre que: << L’admission au concours administratif de personnes figurant sur le communiqué d’admission n’est définitive que si seulement si, celle-ci est matérialisé par la délibération des arrêtés d’admission qui viennent marquer la volonté sans équivoque de l’administration de la déclarer définitivement admise après les contrôles d’usages >>.

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Ces fonctionnaires d’état ayant fini leur formation en raison de la nouvelle promotion acquise et attendant leur affectation subissent des traitements inacceptables et inhumains, ignorés par le ministère de tutelle qui est censé les protéger contre de tels abus.

Crocinfos.net

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