Samedi 18 mai 2019, les trois syndicats de l’Enseignement supérieur dont la Coordination nationale des enseignants et chercheurs Côte d’Ivoire (Cnec), le Collectif des enseignants supérieurs de Côte d’Ivoire et le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire ont co-animé une conférence de presse, à l’Université Félix Houphouët Boigny (Ufhb) de Cocody Abidjan. Objectif : fermer les classes et amphithéâtres d’une semaine dans l’Enseignement supérieur, à compter de ce lundi 20 mai.
Un ordre du jour au cours de la conférence de presse coanimé par les trois syndicats de l’enseignement supérieur se résume aux mêmes problèmes déjà soulevés. Il s’agit, entre autres, de nouveaux salaires, l’amélioration des conditions de travail, de nouvelles primes de recherches, le paiement des reliquats des heures complémentaires 2015-2016 et 2016-2017 à l’Ufhb et la révocation du président de l’Ufhb, prof Abou Karamoko.
« Nous voulons de nouveaux salaires parce que nous le méritons. Nous sommes classés après le doctorat et c’est à l’international que nous sommes évalués. Nous voulons un salaire à la hauteur du doctorat désormais. Egalement une prime de recherche à la hauteur du doctorat parce que la prime qu’on nous donne est de plus en plus dépassée. D’où vient-il qu’un professeur titulaire n’a que 625.000 F Cfa le trimestre comme prime de recherche, alors que, à la fonction publique, la secrétaire a 900.000 F Cfa pour le même trimestre. Si l’Etat fait cet effort de donner à une secrétaire 900. 000 Fcfa pour le trimestre alors que l’enseignant ici, qui est le professeur titulaire à 625.000 Fcfa. C’est comme si, l’Etat était en train de dire à l’élève d’être au-dessus de son maître. Nous avons les plus grands diplômes, mais nous sommes maltraités dans ce pays. Ceci n’est pas bon pour un pays qui se veut émergeant», s’est exprimé Prof. Johnson Zamina, Secrétaire général de la Cnec.
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Indiquant, par ailleurs, que cette grève d’une semaine qui débute ce lundi, pourrait être reconduite, si l’Etat ne pose d’actes forts allant dans l’intérêt des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire.
A son tour, Dr Pascal Oulaï, responsable du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (Sylec) souligne que « nous sommes déterminés cette fois-ci à aller jusqu’au bout. C’est beaucoup plus facile pour les autorités de déplacer les problèmes que de les résoudre ».
La dernière grève paralysant le système de l’enseignement supérieur a permis au gouvernement d’entamer des négociations, en vue de la reprise des amphis. Les porte-paroles des syndicats estiment malgré leur bonne volonté, l’Etat semble ne pas donner satisfaction à leurs revendications. « Depuis le 5 avril 2019, tous les syndicats de Côte d’Ivoire ont été convoqués à la Primature. Depuis lors, nous avons le sentiment d’être oubliés. Comme la grève est le seul moyen d’expression et donné que les autorités ne veulent pas nous entendre, c’est pourquoi, nous lançons tous ce mot d’ordre de grève », a justifié Dr Oulai. Poursuivant, il a fait remarquer que si les données ne changent pas, les examens à grand tirage que sont le Bac et le Bepc risquent de ne pas avoir lieu.
Pierre Grah Awoyo