A l’ouverture de la conférence internationale qui se tient depuis jeudi 16 juin 2022, à l’Institut de théologie de la compagnie de Jésus (Itcj) Angré Cocody-Abidjan sur le thème : « Violence et abus sexuels sur les enfants et les femmes en Afrique » a réuni plusieurs personnalités dont les ministres Anne Désirée Ouloto et Nassénéba Touré. Au cours de cette cérémonie, des récipiendaires du prix Magis ont reçu chacun des trophées pour leurs actions et efforts humanitaires.
Intervenant au cours de la Conférence internationale, Nassenéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, par ailleurs, présidente de ladite cérémonie, a dépeint le tableau sombre de la Côte d’Ivoire sur les cas de violences basées sur le genre.
« 44% de ces cas de viols sont commis par des personnes dans l’entourage des victimes »
Se fondant sur les statistiques des Vbg de 2020, elle dira que « ce sont 5 405 cas de violences basées sur le genre qui ont été rapportés et prise en charge dans les services sociaux dont 822 cas de viols ». Ces cas de viols, fait remarquer la ministre, sont perpétrés sur des mineurs de moins de 18 ans, soit77%. Aussi, souligne-t-elle, parmi ces enfants, 64% avaient moins de 15 ans et qu’en Côte d’Ivoire, chaque jour, un enfant de moins de 15 ans est victime de viol.
Toujours décriant cette horrible situation des violences, la ministre mentionnera que « 44% de ces cas de viols sont commis par des personnes dans l’entourage des victimes ». Enfin, elle a déclaré que le gouvernement ivoirien met les moyens pour que ce fléau soit endigué. Elle a finalement invité les femmes à ne plus se taire, à dénoncer leur agresseur, même si celui est un membre de la famille.
Relatant les témoignages des filles violées en Côte d’Ivoire, elle a invité celles qui sont dans la salle à dénoncer leurs bourreaux…
Anne Désirée Ouloto, ministre de la Fonction publique et marraine de la Conférence internationale, a aussi fait le diagnostic sévère de ce fléau en Côte d’Ivoire. Relatant les témoignages des filles violées en Côte d’Ivoire, elle a invité celles qui sont dans la salle à dénoncer leurs bourreaux, car il y a des institutions qui existent pour punir les actes des criminels. Profitant de cette journée mondiale de l’enfant, elle a demandé à toutes les femmes de se mobiliser pour dire non à tous ces actes abominables.
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A son tour, père Augustin Atsikan, directeur par intérim de l’Itcj d’Abidjan, a évoqué la vocation de son institution universitaire dans l’église et dans la société. Il a remercié les partenaires et le gouvernement pour sa présence distinguée à cette cérémonie.
Cette cérémonie de conférence internationale, où plusieurs communications liées à la violence et abus sexuels ont meublé cette rencontre, 7 personnes ont été distinguées pour leur apport dans le volet humanitaire. La ministre Euphrasie Yao Kouassi, recevant le prix Magis et porte-parole des récipiendaires, a souligné qu’ils ont besoin de cultiver des valeurs qui leur forcent à vivre pour les autres. Puis de conclure : « Notre foi doit nous engager à transformer la société. Notre foi doit nous encourager à promouvoir la justice sociale en posant des actes d’amour… »
Magloire Madjessou