Félix Houphouët-Boigny, président moderne de la Côte d’Ivoire est décédé, le 7 décembre 1993. 26 ans après sa disparition, tant de valeurs houphouëtistes divisent ses héritiers, notamment Bedié et Ouattara. La Rti a organisé une émission spéciale, mardi 10 décembre 2019, portant : « 26 ans après son décès, quelle gestion de l’héritage d’Houphouët-Boigny ». Elle a réuni des historiens et collaborateurs du président fondateur de la Côte d’Ivoire moderne.
« Nous avons fait une alliance politique en 2010, à Paris. Nous sommes venus et avons gagné les élections. Nous l’avons exercé dans le cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). En 2015, il y a eu un gentleman argument qui a dit que nous laissons le candidat (…) M. Ouattara du Rdr. En 2015, lorsqu’il se présentait, il était candidat du Rdr. Le président Henri Konan Bedié a demandé à ses militants de l’accompagner pour lui accorder un 2e mandat, sous réserve qu’en 2020 que cela soit une alternance au profit d’un cadre du Pdci Rda », a expliqué Dr Bernard Veï, Représentant le Pdci-Rda.
Poursuivant que ce pacte politique n’a pas été respecté. Raison de plus pour chaque allié de faire route seule, ou avec certaines formations politiques comme le Front populaire ivoirien (Fpi), le Mouvement des forces d’avenir (Mfa) ou Parti ivoirien des travailleurs (Pit), etc.
Répondant à son tour, Bernard Ehui, Représentant le Rhdp, a dit qu’en politique tout acte s’écrit, en faisant allusion à l’Appel de Daoukro, du 17 septembre 2014. « Le premier des responsables qui a parlé de parti unifié Pdci-Rda est Henri Konan Bedié. C’est lui qui nous a mis en mission avec le président Ouattara pour réfléchir sur l’équipe appelée le Comité de haut niveau à la création d’un parti unifié », a-t-il justifié.
Les héritiers du président Houphouët-Boigny sont foncièrement divisés depuis l’après élection présidentielle de 2015. Chacun des alliés réclament l’alternance politique. Une équation difficile pour le Rdr, dont les caciques du président Alassane Ouattara évoquant qu’il n’y a pas eu de pacte le signifiant clairement. A chaque fois qu’il a eu l’occasion, Ouattara invite son aîné à rejoindre le parti unifié, Rhdp. Des meetings politiques sont organisés, il y a quelques mois, et plus récemment, en hommage au président fondateur du pari, dans sa ville natale, à Yamoussoukro.
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Laurent Dona Fologo, ex Secrétaire général du parti jusqu’à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, interrogé sur le dialogue, au cours de l’émission, devant guider les protagonistes, dira : « Personnellement, je regrette qu’il y ait cette division, cette rupture. Je regrette le départ de quelques personnes que je considérai charismatiques qui ne sont plus de ce monde comme Jean Konan Banny, Seri Gnoléba etc ».
Devant la gravité de la fracture sociale du Pdci-Rda, Fologo, prenant à témoin son aîné Banny, à ses obsèques, a espéré que « les dirigeants d’aujourd’hui ne nous amèneront pas à choisir entre Houphouët et Boigny. Parce que pour moi, c’est Houphouët-Boigny ».
Comme ultime solution à cette division entre les fils du fondateur, les intervenants ont proposé l’unité, la paix, le dialogue entre le Pdci Rda et le Rhdp.
Céline Djidjé
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»