La reprise du procès de l’audience de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé vient encore de mettre en doute et démontrer les preuves apportées par la procureure Fatou Bensouda, ce mardi 13 novembre.
« Le 3 mars 2010, jour de la manifestation, ce sont les rebelles qui tenaient la commune d’Abobo et ne restaient que les Forces de défense et de sécurité (Fds) au camp commando », a révélé Me Jennifer Naouri, avocat de Gbagbo, aux juges de la Cour pénale internationale (Cpi), ce mardi 13 novembre 2018, 2è jour de la reprise de l’audience.
Ajoutant, par ailleurs que « les témoins militaires de la procureure sont clairs : la seule présence des Fds étaient à Abobo. Le chef d’État-major des armées a expliqué que les Fds étaient confinées au camp commando et ne pouvaient sortir, car elles n’étaient pas en mesure de se défendre contre les rebelles en raison de manque d’armes et de munition », a-t-elle encore enfoncé le clou à l’accusation. « Ils ne voulaient pas quitter à Abobo, car elles ne voulaient pas que la population pense que les Forces de l’ordre l’abandonnaient ».
Lors de la crise postélectorale 2010, plusieurs groupes armés étaient au cœur de l’affrontement pour la conquête des communes et villes. « La réalité est que les faits relayés par la procureure, pourtant qu’ils aient existés semble avoir été commis par toutes sortes de groupes disparates obéissant à une logique celle du pillage et de l’enrichissement », affirme-t-elle. Soutenant également que « certains incidents pourraient être le résultat d’affrontements entre groupes indéterminés et d’autres encore être le résultat d’actions criminelles menées par des bandes ».
Magloire Madjessou