Frère Jean Emmanuel Clément Akobé, fondateur de la Communauté catholique mère du divin amour, a réagi, jeudi 2 mai 2019, sur la mort par pendaison du père Bilé. Il dénonce l’attitude des chrétiens à banaliser et à instrumentaliser la mort du père sur les réseaux sociaux.
Mercredi 24 avril 2019, père Richard Bilé, vicaire à la paroisse Saint François d’Assise d’Affiénou, dans la sous-préfecture de Maferé, a été retrouvé pendu dans sa soutane, sous le préau de l’église. Cette mort tragique continue de susciter une vague de commentaires et d’indignations dans l’Eglise catholique. Quelques jours après sa mort, le père Eric Norbert Abekan, curé de la paroisse Sainte Famille de la Riviera II Cocody, a demandé que l’on prie pour le père et que le Seigneur lui pardonne ses péchés. Une semaine après, le jeudi 2 mai 2019, le fondateur de la Communauté catholique mère de divin amour (Cmda), Frère Jean Emmanuel Akobé, a réagi, lui aussi sur la mort du père Bilé, au cours de l’émission Le Grand Plateau de Divin Amour Tv, une chaîne de ladite Communauté.
A lire aussi: Côte d’Ivoire, le communiqué du diocèse de Grand-Bassam confirme la mort par pendaison du père Bilé
« Ce n’est pas la mort par pendaison du père Richard Bilé qui est importante pour moi. C’est la mort d’un prêtre. Chaque fois qu’un prêtre meurt, je pleure. Il a servi l’Eglise catholique. En tant que laïc, j’ai été choqué quand une personne se donne la mort. Les commentaires sur les conditions de sa mort et une photo horrible qui a circulé sur les réseaux sociaux m’ont affecté personnellement », a dénoncé Frère Clément Akobé, Fondateur de la Cmda.
« Vous ne verrez jamais un fidèle musulman prendre une image d’un imam dans ces conditions et la publier sur les réseaux sociaux. Les protestants respectent également leurs pasteurs… », a-t-il constaté.
En effet, la mort par pendaison du père Bilé suscite des interrogations allant même au doute d’un suicide plutôt à un assassinat. Une correspondance anonyme écrite par un prêtre, il y a quelques jours, circulait sur les réseaux sociaux affirmerait qu’il avait été tué pour éviter de faire de graves révélations sur un détournement de fonds destiné à la construction de la cathédrale Saint Esprit de Grand-Bassam.
A lire: Côte d’Ivoire, un prêtre du diocèse de Grand-Bassam se suicide pour une affaire de pédophilie
« Qui l’a pendu ? Au-delà de cette interrogation, pour moi, c’est la mort d’un prêtre. Je demande aux catholiques de ne pas entrer dans les débats compliqués. Si une personne s’est donnée la mort, c’est une défaite pour nous tous », a-t-il exhorté, avant d’exprimer ses condoléances à Mgr Raymond Ahoua, au clergé et sa famille biologique.
Frère Akobé a profité de cette tribune pour interpeller encore les fidèles catholiques sur leur sens de responsabilité et surtout en respectant la dignité du défunt. « Il y a un vent de haine. Je ne reconnais plus l’Eglise catholique dans le monde. On s’amuse avec la mort. Chacun raconte des contre-vérités sur sa mort et on ne veut même pas compatir à cette douleur du père Richard Bilé ».
Céline Djidjé
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»