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Révérend Honoré Akpovi : « Nous voulons nous former en servant mieux l’Eglise de Côte d’Ivoire »

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Révérend Honoré Akpovi, Diacre permanent du diocèse de Daloa/Ph DR

Les diacres permanents de Côte d’Ivoire organisent, une session de formation, du 4 au 7 octobre 2018, au Centre de retraite de Lakaha de l’Archidiocèse de Korhogo (nord). Le Révérend Honoré Akpovi, diacre permanent du diocèse de Daloa, centre-ouest, ordonné le 24 mars 2018,  par ailleurs président en charge de la coordination des communautés et fraternités nouvelles dans ledit diocèse, explique les enjeux de cette première rencontre des diacres permanents.

Vous organisez pour la première fois une session de formation de diacres permanents dans le diocèse de Korhogo. A quoi répond justement cette rencontre?

Avant nous, il y a eu nos devanciers qui ne se sont jamais retrouvés. Avec notre nombre (6), nous avons jugé utile de nous organiser pour une formation spirituelle et morale afin de bien servir l’Eglise catholique en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire en compte 7 diacres permanents dont 1 qui vit en Europe.

L’utilité du service du diacre permanent est prépondérante dans l’Eglise catholique. Peut-on aujourd’hui s’attendre clairement à d’autres objectifs que le diacre permanent doit pouvoir exercer dans les paroisses et diocèses ?

Le Droit canonique de l’Eglise stipule clairement que le ministère de diacre permanent est un service. Ainsi, on peut lire dans le Can 1008, « Par le sacrement de l’Ordre, d’institution divine, certains fidèles sont constitués ministres sacrés par le caractère indélébile dont ils sont marqués; ils sont aussi consacrés et destinés à servir, chacun selon son degré, à un titre nouveau et particulier, le peuple de Dieu. » La diaconie veut dire service. Par conséquent on n’est pas diacre pour soi-même, mais on l’est pour une église particulière, où le diacre est rattaché à son évêque. Il peut beaucoup apporter d’autant plus que la moisson est abondante, et donc chacun à son rôle à jouer.

En Côte d’Ivoire étant donné que nous avons beaucoup de prêtres, on ne voit pas trop son importance y compris même en Afrique. En Europe, on me rétorquera que c’est parce qu’il n’y a pas assez de prêtres. Or, la bas, ce sont les laïcs qui sont ordonnés diacres permanents et servent l’Eglise avec dévouement et conviction. Une fois en service sur une paroisse, vos missions ou priorités pastorales sont définies par votre évêque. Le diaconat ne se limite pas seulement à officier la messe auprès d’un prêtre ou évêque. Hormis la célébration eucharistique, il y a des diacres à qui leur évêque demande de s’occuper des familles ou des sujets d’importance pastorale dans l’Eglise. Le Pape François a eu le nez creux dès son arrivée en instituant le synode sur les familles parce qu’il est conscient que si la famille est disloquée, il ne peut y avoir de prêtres, religieux encore moins de vocation dans la société.

Vous comptez échanger avec Mgr Ignace Bessi Dogbo, évêque de Katiola et président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire. Quels sont les sujets abordés avec lui ?

Nous avons décidé de tenir notre rencontre dans ce diocèse dont il est l’Administrateur apostolique. C’est avec son autorisation que nous organisons cette formation des diacres permanents à Korhogo. Nous voulons également nous faire connaitre par lui en tant que président de l’institution catholique, nous aider à marcher à la suite du Seigneur et bénéficier de ses sages conseils pour notre organisation.

Et le problème de la vulgarisation du diaconat…

Nous ne pensons pas aborder ce sujet avec lui. Il appartient à l’église d’exprimer ses besoins le moment opportun. Concernant la promotion du diaconat permanent, il ne nous appartient pour l’instant de nous substituer aux pères évêques.

Quelles sont les difficultés qu’éprouvent un diacre permanent en service dans une paroisse ou un diocèse ?

Nous pensons que nos besoins, c’est avant tout mériter la confiance placée en nous (Evêque, prêtres et peuple de Dieu, Ndlr). On n’est pas mieux que les autres. Je pense honnêtement que ceux qui nous ordonnés, on suivit notre cursus professionnel, moral, spirituel et jugés utiles de nous confier une mission dans l’Eglise. Cela ne sous-entend nullement que nous sommes plus forts que les autres. Notre souci, aujourd’hui, est d’être dans l’Eglise et de servir fidèlement l’Eglise.

Recueilli par Magloire Madjessou

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