Le journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, éditeur et directeur du journal en ligne Olofofo et critique du gouvernement, a été arrêté à Abidjan, la capitale ivoirienne, le 10 juillet, puis extradé vers la République du Bénin. Dans un communiqué rendu public, le 16 juillet, la Fédération internationale des journalistes (Fij) basée à Dakar (Sénégal) exige sa libération immédiate et son extradition.
Il est accusé de « soutien au terrorisme » et est actuellement détenu à Quidah, au sud du Bénin. La Fédération internationale des Journalistes (FIJ) condamne avec la plus grande fermeté cette arrestation et cette extradition de Sossoukpè, qui violent les protocoles internationaux relatifs à son statut de réfugié, et exige sa libération immédiate.
Le journaliste Hugues Comlan Sossoukpè, réfugié et fervent critique du gouvernement béninois, est en exil au Togo depuis 2019. Selon les médias locaux, il a été invité par le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation à participer à un forum sur les nouvelles technologies à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 9 au 11 juillet.
Le 14 juillet, Sossoukpè a comparu devant un tribunal béninois et a été inculpé de « cyberharcèlement, incitation à la haine et soutien au terrorisme »
Le journaliste s’est rendu du Togo en Côte d’Ivoire pour assister à la conférence, mais a été arrêté le 10 juillet dans sa chambre d’hôtel par des policiers, qui l’ont expulsé vers le Bénin, malgré son statut de réfugié. Le 14 juillet, Sossoukpè a comparu devant un tribunal béninois et a été inculpé de « cyberharcèlement, incitation à la haine et soutien au terrorisme ».
L’avocat du journaliste, Me Charlemagne Dagbedji, a accusé le gouvernement ivoirien d’avoir invité son client à Abidjan, expressément pour qu’il soit arrêté et extradé vers le Bénin, et a exigé que les droits fondamentaux de son client soient strictement respectés.
Le 13 juillet, l’Ordre des avocats du Bénin a publié un communiqué condamnant la décision de garder secrète la procédure judiciaire du journaliste Comlan Hugues Sossoukpè , « considérée comme une violation flagrante de la Constitution béninoise ». Il a également appelé les autorités à respecter les droits fondamentaux du journaliste, conformément à la Constitution béninoise, aux conventions internationales ratifiées par le Bénin et la Côte d’Ivoire, et à son statut de réfugié.
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Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, considère l’arrestation et l’extradition du journaliste Sossoukpè comme un enlèvement, en violation totale de ses droits fondamentaux : « L’invitation du gouvernement ivoirien ne peut être perçue que comme un piège visant à inciter le journaliste Sossoukpè à venir à Abidjan et à l’expulser vers le Bénin.
Son extradition constitue une grave menace pour sa vie
Cette tactique ignoble est inacceptable de la part d’un gouvernement démocratique, d’autant plus que Sossoukpè est persécuté par le gouvernement béninois en raison de son travail.
Son extradition constitue une grave menace pour sa vie, dont les gouvernements ivoirien et béninois doivent être tenus pleinement responsables. »
La FIJ appelle à la libération immédiate et inconditionnelle du journaliste Sossoukpè et demande au gouvernement béninois d’abandonner toutes les charges retenues contre lui.
La rédaction