Augustin Thiam, Gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, présidant un atelier de formation sur la médiation, négociation et gestion de conflits des femmes leaders communautaires, lundi 20 janvier 2020, dans la capitale politique de ladite ville, a invité celles-ci à rencontrer et à parler de paix à Ouattara, Bédié et Gbagbo.
La Côte d’Ivoire après la crise postélectorale de 2010 est en quête de paix, autrefois si chère au premier président de la République, Félix Houphouët-Boigny. Le processus de paix et de réconciliation engagé par le gouvernement ivoirien depuis 2011 semble être mis en mal par les propos de va-t-en guerre de certains hommes politiques, ces dernières années préélectorales.
C’est dans ce but que la structure Communauté régionale pour l’autonomisation et la paix (Créa-paix) initiée par la Chaire Unesco : « Eau, femmes et pouvoir de décisions », tente de réunir depuis quelques mois, les milliers de femmes leaders rurales des régions de la Côte d’Ivoire pour les conscientiser sur l’urgence et la nécessité de paix.
« Les hommes politiques parlent de paix. Nous les chefs sommes en train de nous organiser pour aller parler à Bédié, Ouattara. (…) Pourquoi cette initiative de paix ne viendrait pas de vous ? On a jamais vu ça en Côte d’Ivoire que toutes les femmes au nombre de 2000 voire 3000 se réunissent pour aller parler à nos hommes politiques », a invité le Gouverneur Augustin Thiam, au cours de l’ouverture de l’atelier sur la médiation, la négociation et la gestion des conflits intercommunautaires.
Si le rôle de la femme est reconnu depuis des millénaires comme acteur de développement, elle est aussi et avant tout acteur de paix. C’est dans ce contexte qu’elles sont invitées à faire de cette paix leur engagement constant dans leurs familles et communautés.
A lire aussi: Côte d’Ivoire, l’appel pressant des Evêques catholiques pour des élections apaisées, transparentes et ouvertes en 2020
« Que chacune de vous parle à son mari, aux présidents Ouattara, Bédié, Gbagbo et aux autres. Parce que c’est nous qui faisons la guerre mais c’est vous qui en souffrez. Vous perdez votre mari, votre fils, votre frère ; les veuves c’est vous. C’est vous qui souffrez plus de la guerre et donc engagez-vous plus », a-t-il insisté.
Magloire Madjessou, envoyé spécial à Yamoussoukro