Accueil A la une Lutte contre le terrorisme : Les armées africaines s’outillent contre le phénomène

Lutte contre le terrorisme : Les armées africaines s’outillent contre le phénomène

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Des exercices militaires de simulation contre le djihadistes à Jacqueville/Ph Credo

Débuté le 11 mars 2023, le premier grand exercice d’opérations spéciales annuel du Commandement des Etats-unis pour l’Afrique (Fintlock2023) a pris fin, le 14 mars, à l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (Ailct).

Acquérir de nouvelles tactiques et techniques de combat pour faire face aux attaques terroristes. Tel est l’objectif des 400 soldats et gendarmes Nigériens, Sénégalais et Ivoiriens qui se sont retrouvés du 11 au 14 mars 2023, à l’Ailct de Jacqueville, une commune située non loin d’Abidjan, pour le renforcement de leurs capacités.

Comment sauver des blessés sur le théâtre des opérations ou neutraliser les forces djihadistes devenus maîtres d’un lieu. Tels sont quelques exercices auxquels ont été soumis ces participants (officiers et sous-officiers) sous l’œil vigilant de leurs instructeurs venus du Canada, de la France, des Etats-Unis, de la Norvège, etc.

C’était en présence de plusieurs ambassadeurs dont celui des Etats-Unis et des autorités militaires, dont les chefs d’Etat-major du Burkina-Faso et de la Côte d’Ivoire.

Ainsi, dans la matinée du mardi 14 mars, la presse a été témoin de la simulation d’une intervention militaire visant à arrêter deux fractions terroristes en conclave dans une résidence. L’exercice consistait non seulement à prendre le dessus sur l’ennemi, mais, à arrêter ses principaux dirigeants.

Cet exercice, qui a duré une trentaine de minutes, a montré toute la délicatesse, la prudence, mais aussi la détermination devant exercés les forces de sécurité dans une telle opération. Dans le scénario, après avoir attaqué les forces terroristes réunies dans une villa et suite à de violents échanges de tirs à balles blanches, les forces armées sont parvenues à leurs objectifs, sous le regard satisfaisant de leurs encadreurs. 

Les troupes invitées à un grand engagement sur les fronts

C’est dans la soirée de ce même jour qu’a eu lieu sur la place d’armes de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (Ailct), la clôture du Fintlock 2023. A cette occasion, le chef d’Etat-Major des armées de Côte d’Ivoire, le Général Lassina Doumbia s’est réjoui de la tenue du Flintlock qui offre

« un cadre d’apprentissage et d’échanges entre nos forces armées africaines et leurs homologues occidentales. L’exercice Flintlock matérialise ce front uni que nous devons impérativement bâtir contre le terrorisme dans notre région afin d’endiguer sa progression ». Pour réussir ce défi, le chef d’Etat-major a demandé aux différentes troupes africaines, la détermination et la rigueur dans leurs actions sur le terrain.

« Officiers, sous-officiers et militaires de rang des forces spéciales africaines, vous constituez l’élite de nos armées(…) A ce titre, il importe que vous puissiez intégrer les nouvelles formes de combat en anticipation de la mutation de la menace. C’est ce qui est attendu de vous, ce sont des exigences fondamentales devant l’hydre terroriste. (…) La détermination et la rigueur dont vous avez fait preuve ici à Jacqueville doivent se traduire par un plus grand engagement de votre part sur les différents théâtres d’opération », leur-a-t-il conseillé.   

Une franche collaboration souhaitée

L’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Mme Jessica Davis Ba, qui a assisté aux manœuvres militaires dans la journée, lors de la cérémonie de clôture s’est également réjouie de la tenue de cette rencontre. « Qui a permis aux soldats d’apprendre les tactiques pour lutter contre le terrorisme, tout en protégeant les populations. Ils ont amélioré leur professionnalisme ». Selon l’ambassadeur, « la victoire contre l’extrême violence n’est que temporaire, si les forces de l’ordre ne bénéficient pas du soutien de la population ».

Pour palier cela, elle a recommandé aux gendarmes et militaires d’avoir de bonnes relations avec les populations. Elle s’est aussi réjouie de la collaboration que cette rencontre a occasionnée entre les frères d’armes. Elle a nourri le vœu de voir cette collaboration être un atout devant contribuer à lutter contre le terrorisme et participer à la stabilité de la sous-région. 

Signalons que cette année, ce sont la Côte d’Ivoire et le Ghana qui accueillent simultanément le Fintlock 2023. En Côte d’Ivoire, ce sont 400 soldats qui ont pris part à cette formation, tandis qu’au Ghana, ce sont 900 agents de force de l’ordre qui y participent. Débuté depuis 2005, cet exercice militaire se déroule sur la base du respect mutuel et de la collaboration, afin de faire avancer les intérêts communs de la stabilité régionale.  

Aka Ahoussi

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