Le président intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi), et branche radicale depuis le transfèrement de Gbagbo à La Haye 2011, Abou Dramane Sangaré, est mort, ce samedi, à Abidjan.
Encore un autre deuil inacceptable, inexplicable et douloureux frappe les animateurs du parti crée par le président Laurent Gbagbo. Ce samedi 3 novembre 2018, tôt ce matin, celui qui assurait l’intérim du Front populaire ivoirien (Fpi), depuis l’incarcération de Gbagbo à La Haye, Abou Dramane Sangaré, est décédé des suites d’une opération de cancer de la prostate.
Il souffrait, de la prostate de cancer, depuis quelques semaines, pour être admis à la clinique Hôtel Dieu de Treichville à Abidjan. Son état de santé s’empirait, ce qui a permis de l’hospitaliser à la polyclinique Farah de Marcory (Abidjan), où il a rendu l’âme, ce matin samedi.
La mort de cet ancien professeur de Droit international public, membre fondateur du Fpi et 1er président du parti depuis la crise postélectorale sonne comme un « déclin » politique, qui afflige à nouveau tous les militants et démocrates. Sans oublier les morts tels que Pr Abou N’Doli, Marcel Gossio…
Au transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye, en avril 2011, les militants l’avaient désigné comme celui qui devait veiller au temple du Fpi, où l’autre branche dirigée par Pascal Affi N’Guessan, ne semblait plus inspirer confiance. Intransigeant, discret, effacé, il avait le verbe fort pour convaincre ces milliers de militants présents aux meetings.
A la libération de Simone Gbagbo, le 8 août, il avait salué cette dame militante, intrépide. Lui remettant le pouvoir de mener la barque Fpi, elle a dit en substance à celui dont la disparition inattendue et choquante dont pleurent les démocrates, de continuer la lutte politique mais surtout, avec pour ligne de mire, la libération du leader charismatique, Laurent Gbagbo.
Laurent Gbagbo, qui perd un de ses « jumeaux » farouches, pour avoir eu la même idéologie de créer le parti, dans les années 80. Souvenir. Gbagbo ne disait-il pas à l’encontre de Sangaré « Sangaré, c’est autre moi-même, c’est mon frère jumeau.»
Ce brillant orateur politique de 72 ans martèle à juste titre dans les meetings et devant ses amis, cette lancinante confession : « Gbagbo m’a donné son onction comme gardien du temple. Il a fait de moi l’un des membres fondateurs avec Simone Ehivet Gbagbo. J’ai les clés de la fondation et je connais les fondamentaux.»
Magloire Madjessou