L’Union du clergé guinéen (Ucg) a tenu sa 34e Assemblée ordinaire du 22 au 26 janvier 2020, à N’Zérékoré (sud-est) de la Guinée, autour du thème : « le prêtre africain face à l’immigration clandestine ». Laquelle assemblée a été sanctionné par des recommandions.
Tout comme la Côte d’Ivoire, la République de Guinée prépare également les prochaines élections présidentielles. Cette élection dans ce pays voisin fait aussi craindre des tensions et violences observées depuis quelques mois. L’Union du clergé guinéen, en accord avec la Conférence épiscopale de Guinée, a réfléchi durant ces jours sur des sujets d’importance concernant la marche de l’Eglise et la situation socio politique.
- En effet, l’heure est grave, car les exactions injustifiées et abus de tout genre, les pertes en vies humaines et matérielles ont provoqué peur et tristesse au sein de la population.
« La situation socio politique de notre pays, la Guinée, ne saurait laisser personne indifférent. En effet, l’heure est grave, car les exactions injustifiées et abus de tout genre, les pertes en vies humaines et matérielles ont provoqué peur et tristesse au sein de la population », ont déploré les prêtres guinéens, au cours de leur 34e Assemblée ordinaire, à N’Zérékoré.
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Pour le clergé, la démocratie est bafouée au profit du régionalisme, du népotisme, de l’ethnocentrisme, du favoritisme, de l’injustice et du clanisme. Concernant la Constitution, le Code électoral, le Code pénal et civil, là encore, les prêtres estiment que ces principes juridiques « sont foulés au pied au principe des accords subjectifs qui ne prennent pas en compte l’intérêt de la Nation ».
Respect de la Constitution
En octobre 2019, les Guinéens sont descendus dans les rues des villes à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) et l’Union des forces démocratiques de Guinée contre une révision de la Constitution qui ouvrirait la voie à un troisième mandat du président Alpha Condé. Des leaders de partis politiques et militants furent arrêtés au cours de ces manifestations. Le bilan de ces manifestations a enregistré des morts et blessés.
- Aussi, appelle le Chef de l’Etat, Alpha Condé, à assurer la sécurité de la population, à respecter la Constitution en vigueur, à observer le principe démocratique de l’alternance à travers des élections libres et transparentes.
Face à ces manifestations de ces derniers mois, ayant fait des victimes, le clergé s’incline devant la mémoire de ces victimes. Il condamne ces actes et exige que justice soit faite. Aussi, appelle le Chef de l’Etat, Alpha Condé à assurer la sécurité de la population, à respecter la Constitution en vigueur, à observer le principe démocratique de l’alternance à travers des élections libres et transparentes et à privilégier le dialogue avec la société civile et l’opposition.
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Autre sujet de réflexion a porté sur l’immigration clandestine des jeunes. « Vous représentez le présent et l’avenir de l’Afrique qui doit lutter avec toutes ses ressources pour la dignité et le bonheur de ces filles et fils. Dans ce cadre, nous ne pouvons pas nous taire devant ce phénomène de votre migration, en particulier, vers l’Europe. Nos cœurs de pasteurs et de pères souffrent devant ce spectacle de ces embarcations surchargées de jeunes, de femmes et d’enfants qui s’abîment dans les flots de la Méditerranée », ont-ils conseillé, tout en les invitant « à prendre au sérieux leur formation intellectuelle, morale, spirituelle » et « d’éviter d’être instrumentalisés par des assoiffés du pouvoir ».
Céline Djidjé