Après les évènements des 28 et 29 juillet ayant occasionné la mort d’un manifestant, et à la demande du médiateur de la Cédéao, le Front national pour la défense de la Constitution a accepté de suspendre d’une semaine ses manifestations pour donner plus de chance aux négociations.
Les responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, à l’issue de leur rencontre avec l’émissaire de la Cedeao, le chef d’Etat bissau-guinéen ont accepté de suspendre leurs manifestations pour une durée d’une semaine.
Dans un communiqué qu’il a publié, le FNDC affirme avoir eu le 29 juillet « un entretien avec le président en exercice de la Cedeao, le chef d’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo », sur la situation dans le pays. A ‘’la demande expresse » d’Umaro Embalo ‘’ le FNDC a accepté de suspendre pour une durée d’une semaine les manifestations. ‘’ Cette trêve a pour unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cedeao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », ajoute le communiqué.
C’est le 28 juillet 2022 que le FNDC avait appelé à des manifestations sur tout le territoire national pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte. Les manifestations du 28 juillet ont fait un mort à Conakry, un bilan non confirmé par les autorités. Celles du lendemain ont fait un mort selon le parquet, quatre selon le FNDC.
Qui a également annoncé « l’arrestation à son domicile » de son coordonnateur Oumar Sylla alias Foniké Mangué, « par des gendarmes » au même moment. Foniké Mangué a été « conduit vers une destination inconnue », a déclaré à l’Agence france presse le 30 juillet, un avocat du FNDC, Abdoulaye Keita.
La brouille entre le FNDC et la junte au pouvoir provient de la gestion du pouvoir. Non seulement les syndicats et la société civile accusent la junte de gérer le pouvoir de manière unilatérale, ils s’inquiètent de la durée de la transition établit par le colonel Mamady Doumbouya et ses proches.
Arrivée au pouvoir en septembre 2021 après avoir renversé le président Alpha Condé, la junte s’est engagée à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Aussi, -a-t-elle déclaré, depuis 13 mai l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale » de toute manifestation, pendant les trois ans de la transition. Ces mesures ont irrité les syndicats et la société civile qui ont appelé à manifester les 28 et 4 août sur l’ensemble du territoire national. Pour l’heure, cette organisation attend les résultats de la médiation de la Cedeao avant d’entreprendre toutes autres actions.
Par ailleurs, les 14 prévenus qui avaient arrêtés lors de ces manifestations et poursuivis pour participation délictueuse à un attroupement et trouble à l’ordre public ont été relâchés par le tribunal de Dixinn, où ils ont été jugés les 1er et 2 août 2022.
Aka Ahoussi
Sources: guinéenews.org, tv5monde.com