Candidate à l’élection présidentielle d’octobre 2025, Henriette Adjoua Lagou est sa deuxième participation. Présidente du Groupement des partenaires politiques pour la paix (Gp-paix), elle croit cette année, à ses chances pour remporter cette présidence. Portrait
Née le 22 juin 1959 à Daoukro. Henriette Adjoua Lagou fait ses humanités dans sa ville natale, Bouaké et Abidjan, en débutant ses études primaires et secondaires. Elle est titulaire d’un Dut en finances et comptabilité à l’Inset de Yamoussoukro, d’un DEA en Anthropologie.
Elle est également diplômée en Audit interne et en Contrôle de gestion (Cige.), ainsi que du Cifocss (Centre ivoirien de formation des cadres de sécurité sociale) en Côte d’Ivoire et du Cnesss (Centre national d’études supérieures de sécurité sociale) en France. Elle est cadre supérieure de sécurité sociale.
Son parcours atypique, dans une société africaine foncièrement phallocratique…
Descendante de la royauté de Daoukro, Henriette Adjoua Lagou est une femme d’une grande vision politique et d’une immense qualité sociale, nourrit de nobles ambitions pour son pays et pour le peuple de Côte d’Ivoire. Son parcours atypique, dans une société africaine foncièrement phallocratique, donc placée sous la domination des hommes, fait d’elle une figure de proue.
Parcours politique et professionnel
Henriette Lagou devient en 2000 la ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. Deux ans après, elle accède au poste de ministre des Affaires sociales et des personnes handicapées. Boostée par ses expériences professionnelles, elle est nommée à la présidence du Conseil d’administration de la Société Nouvelle Air Ivoire de 2006 à 2011.
En 2005, soucieuse du bien-être social de ses concitoyens, elle crée l’Asi (Association secours international), une Ong dont l’objet est de participer socialement au bien-être des populations ivoiriennes et d’appuyer la politique sociale de l’État de Côte d’Ivoire.
Au niveau politique, à 23 ans, elle devient conseillère municipal de la ville de Daoukro de 1996 à 2005. Puis, elle se lance dans l’arène politique, en optant pour le Pdci-Rda. Elle fut membre du Bureau politique du Pdci-Rda. De 1996 à 1998, elle est chargée de mission à la présidence de la République.
Candidate aux élections municipales et départementales de Daoukro en 2001. Par la suite, elle fonde son mouvement politique « Deux millions de filles pour Gbagbo », afin d’apporter son soutien personnel au candidat de la majorité présidentielle, le président Gbagbo, à l’élection présidentielle de 2010.
Son projet ultime : la paix
Contrainte à l’exil à la faveur des événements meurtriers que la Côte d’Ivoire a connue, depuis les terres de Kwamé NKruma, elle crée le Renouveau pour la paix et la concorde (Rpc), le 27 avril 2019. Puis, le Rassemblement pour la paix et la concorde (Rpc-Paix), parti politique qui sera officialisé dès son retour au pays, en 2012.
En 2015, dans le ghotta des femmes leaders que connait le pays, Lagou devint la deuxième femme à se présenter à l’élection présidentielle, après la Prof Jacqueline Lohoues Oble, en 2010.
Nous qui donnons la vie, ne pouvons pas ôter la vie. Je suis capable de diriger la Côte d’Ivoire
Cette femme avait à cœur, en 2015, le défi de la paix lorsqu’elle venait déposer ses dossiers de candidature à la Commission électorale indépendante (Cei). « Ma candidature marque le début d’une paix définitive en Côte d’Ivoire. Nous nous inscrivons dans des élections apaisées en Côte d’Ivoire. Nous qui donnons la vie, ne pouvons pas ôter la vie. Je suis capable de diriger la Côte d’Ivoire », a-t-elle indiqué.
Cette année 2025, elle est déclarée par le Conseil constitutionnel candidate à la présidentielle parmi la soixantaine de candidats, dont 5 retenus. Il s’agit Jean- Louis Billon, Ahoua Don Mello Jacob, Henriette Lagou, Dr Simone Ehivet Gbagbo et Alassane Ouattara, candidat sortant.
Dans son projet pour les Ivoiriens, elle compte mettre l’accent ou développer des axes comme la paix, l’agriculture, la diaspora, le social hardi etc. Pour l’ancienne ministre sous Gbagbo, elle est convaincue qu’une « femme peut diriger, demain, la Côte d’Ivoire ».
Magloire Madjessou