Accueil A la une Crise au Mali : les militaires réitèrent l’exemple du Tchad

Crise au Mali : les militaires réitèrent l’exemple du Tchad

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La crise au Mali prend de nouvelles tournures/Ph DR
Au pouvoir depuis le coup d’État du 18 août 2020, Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, qui ont été interpellés, le dimanche 23 mai par les hommes du colonel Assimi Goïta, l’actuel vice-président ont démissionné, 26 mai, malgré la méditation de la Cedeao.
Tout a commencé dans la soirée du dimanche 23 mai. Le président de la transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane sont interpellés par les militaires, puis placés au camp militaire de Kati. Hier 26 mai, ils ont été contraints à la démission. 
Motif de leur arrestation, puis de leur destitution, il leur est officiellement reproché d’avoir formé un gouvernement sans consulter le colonel  Assimi Goita, le Vice-président et principal homme fort de l’ex-junte qui avait renversé le président IBK. Cela démontre qu’au Mali, même dissoute depuis Janvier 2021, les membres de l’ex-Conseil national du salut pour le peuple ( Cnsp) n’avaient pas encore renoncé au pouvoir qu’ils ont remis aux civils sous recommandations de la Cedeao.

L’homme fort de la défunte junte le colonel Assimi Goita veillait au grain sur tout ce que le président de la transition et son Premier ministre faisaient. Et la formation du gouvernement de transition sans les hommes forts (les colonels Modibo Koné et Sadio Camara) du vice-président a mis le feu aux poudres. 

Le Pr Brema Ely Dicko analyste politique interrogé au cours du journal d’Afrique lundi nuit (19 h 30 mn GMT) sur France 24 a enfoncé le clou en disant, certes  » Bah N’Daw était président de la transition mais les militaires n’avaient aucune estime pour lui ». Ceux-ci se voyaient toujours comme les maîtres du pays, à telle enseigne qu’ils pouvaient se permettre d’intervenir à tous moments dans les affaires politiques du pays.

Le syndrome du Tchad

Pour l’analyste politique, c’est le fait que la Cedeao n’a pas eu une prise de position ferme contre la prise du pouvoir par les militaires au Tchad qui a encouragé l’armée à agir ainsi au Mail.  » A partir du moment où on donne une certaine carte blanche aux nouvelles autorités du Tchad, on crée un boulevard parce qu’on donne la possibilité  aux militaires maliens de faire la même chose ».

Cette fois-ci encore, ils ont agit comme le 18 août 2020 mais, cette seconde fois, ils n’ont pas reçu de soutien. Ni du peuple du Mali, ni de la Communauté internationale. Bien au contraire, les maliens ont manifesté dans la nuit du dimanche 23 mai pour condamner ce coup d’État dans le coup d’État. La Communauté internationale, elle n’est pas restée indifférente. L’Amérique  menace de prendre des sanctions ciblées, l’Ue et la Cedeao ont tous condamné ce coup de force.

La méditation de l’organisation sous-régionale auprès des putschistes semblent être infructueuses, car le colonel Assimi Goita et ses hommes restés campés sur leur position. La démission du président de la transition et de son Premier ministre en sont une illustration parfaite de cette situation. Selon le site La Croix, la Cedeao actuellement, est en train de négocier la libération des deux ex-autorités de la transition.

Ahoussi Aka

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