« Religion traditionnelle N’Zima, Rencontre avec le christianisme ». Tel est le titre de l’œuvre de 114 pages écrite par Louis Kouamé Abrima qui met en exergue la tradition, et la foi du peuple N’Zima en sa religion traditionnelle faite de fétiches et de génies. Mais au fil des années, cette religion va s’effriter, au détriment du christianisme.
Avec une foi fortement basée sur ses fétiches et ses génies, le N’Zima (groupe linguistique du peuple de Grand-Bassam, d’Assinie, etc.) a été confronté au XVII S. à une autre religion : celle des blancs. Une religion venue d’Europe et introduite en Afrique par le colon. Cette religion, elle sera surtout enseignée aux noirs, particulièrement en Côte d‘Ivoire et singulièrement au peuple N’Zima, lors de la colonisation de ce pays, en 1893.
Vue comme une religion antagoniste à la leur, les prêtres et prêtresses de la Tanoé et d’autres divinités du peuple N’Zima se sont montrés imperméables au christianisme, tandis que leurs fidèles qui ont commencé à fréquenter les écoles des blancs, ont commencé à fréquenter les églises sans renoncer à leurs traditions, ni à leurs croyances traditionnelles.
Ainsi, s’endimancher pour aller à la messe et avoir recours aux fétiches et aux génies en cas de difficultés étaient l’attitude des N’Zima qui, en vérité craignaient plus leurs dieux que le Dieu des occidentaux. C’est la raison pour laquelle, demander à un N’Zima chrétien de se débarrasser de ses fétiches, d’abandonner sa tradition est un péché de leste majesté. Jamais le N’Zima ne pourrait l’accepter.
C’est au fur et à mesure que, lorsque le christianisme a commencé à s’enrichir de prêtres noirs dont des N’Zima, que ceux-ci ont introduit leur culture dans le christianisme. Ainsi, l’on a évolué d’une culture de type européen, à une culture de type africain, avec une caractéristique N’Zima. Ainsi, dans l’église, les tam-tam et autres instruments considérés comme fétichistes par les blancs ont fait leur entrée dans l’église, africanisant cette église catholique, qui, pour gagner des fidèles en ville comme dans les villages s’appuie sur le social.
Aka Ahoussi