Accueil A la une Mutilations génitales féminines : La ministre Nassénéba Touré s’indigne du taux de...

Mutilations génitales féminines : La ministre Nassénéba Touré s’indigne du taux de 62% et 75,2% en Côte d’Ivoire

PARTAGER
La ministre Nassénéba Touré remet des chèques à des victimes et d'anciennes exciseuses/Ph Credo

« Établir des partenariats avec les jeunes pour transformer les normes sociales et de genre afin de mettre fin aux mutilations génitales féminines« . Tel est le thème de cette édition 2023 de la lutte contre les mutilations génitales féminines (Mgf), sur l’échiquier national. Elle a eu lieu, lundi 6 février 2023, à la Préfecture de Man. 

Le parrain de ladite activité, Dr Albert Flindé, ministre gouverneur du district autonome des Montagnes, s’est félicité du choix de Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant pour cette importante activité, qui vise à restaurer la dignité de la femme. 

« L’excision se pratique généralement sur les filles dont l’âge est compris entre 12 ans et 14 ans. Ce qui veut dire que celles qui en sont victimes, le sont avant l’âge de la puberté. Pis, certaines données font état de ce que 36,7% des populations féminines âgées de 15 ans à 49 ans ont déjà subi une mutilation génitale. Ce, pour 70% de taux au nord et nord-ouest. Quant à l’ouest, cette pratique se situe à 62% de taux », s’est indigné Dr Flindé.

Poursuivant sur cette lancée, Dr Albert Flindé, a dit être confus qu’en dehors de certaines explications portant sur des considérations culturelles, l’on évoque des raisons religieuses, qui à ses yeux ne tiennent pas du tout. Le Coran et la Bible n’encouragent pas cette pratique. Raison pour laquelle il a félicité les services techniques de l’État de Côte d’Ivoire et des Nations unies, qui s’évertuent à éradiquer ce fléau.

Relire aussi: Abus sexuels : Une fillette de 13 ans accuse son père instituteur de viol

« La présente activité s’inscrit dans la mise en œuvre effective de la feuille de route que nous a assigné le président de la République. Et elle vise à lutter efficacement contre la virilante pratique de la mutilation génitale féminine », a clarifié Nassénéba Touré, présidente de cette activité. Qui autant que Dr Albert Flindé a salué les Nations unies pour leurs appuis dans cette lutte.

 Dans notre pays, c’est l’excision qui est la forme la plus répandue dans le cadre des Mgf

La ministre de la Femme, Famille et Enfants a fait savoir à l’opinion nationale et internationale qu’une étude de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) fait état de ce qu’en Afrique, 915 millions de femmes et de filles de 9 ans et plus souffrent actuellement de l’impact des Mgf. « Dans notre pays, c’est l’excision qui est la forme la plus répandue dans le cadre des Mgf. Cela avec un taux de 36,7% de femmes victimes, pour 10% de filles dont l’âge est de moins de 14 ans », s’est-elle indignée à son tour.

Madame Touré a interpellé l’opinion sur le tableau noir sur lequel figurent les taux de la prévalence avec des disparités remarquées dans certaines régions de la Côte d’Ivoire.  A savoir 62% de taux de prévalence à l’Ouest. Cependant, au Nord-ouest, elle est de 75,2% et 73,7% au Nord. 

Relire aussi: Vbg, scolarisation, autonomisation des femmes : L’Unfpa en fait son cheval de bataille

Elle a rappelé que ce sombre tableau interpelle et rappelle pourquoi la violence à l’encontre des femmes et jeunes filles doit être prise au sérieux et inscrite dans nos priorités. Puis, elle lancé un appel aux guides religieux et coutumiers afin qu’ils prennent toute leur place dans la lutte pour l’éradication de cette pratique. « La mort ou la fistule obstétricale ou encore la mauvaise fécondité (..), l’empêchant de s’épanouir parce que ne pouvant enfanter », a fait remarquer Nassénéba Touré.

La ministre Touré a octroyé des fonds à d’anciennes exciseuses, qui a travers leur porte-parole, Ekazio Véronique, a promis abandonner cette pratique pour des activités génératrices de revenus.

Alain Dezelaure, Correspondant régional

PARTAGER