Accueil A la une Roi Ôtimi Kassi Anvo : Enjeux, contestations et réconciliation

Roi Ôtimi Kassi Anvo : Enjeux, contestations et réconciliation

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S.M Otimi Kassi Anvo/Ph DR

Le couronnement de S.M. Ôtimi Kassi Anvo, intronisé le 28 mars 2019, a généré des tensions au sein de la communauté Baoulé. Bien que l’intronisation ait respecté les rites traditionnels, sa légitimité est contestée par plusieurs figures influentes, y compris sa propre mère, la reine mère Mo Tanou Monique.

Mo Tanou Monique, mère de Kassi Anvo Michel (désormais connu sous le nom de Roi Ôtimi Kassi Anvo), remet en cause l’autorité de son fils, affirmant que la succession aurait dû lui revenir après les funérailles du défunt Roi Anougblé III. Cette contestation est soutenue par Nanan N’goran Koffi II et d’autres figures influentes.

Face à ces oppositions, S.M. Ôtimi Kassi Anvo a engagé des négociations impliquant des personnalités politiques et traditionnelles. Sous la médiation de l’ancien président Henri Konan Bédié, des personnalités telles que le ministre Niamien Ngoran Emmanuel et le professeur Jean-Noël Loucou ont rencontré Ahoussou Kouadio Jeannot, alors président du Sénat.

Les discussions à Kouassiblékro ont révélé que certains rites traditionnels essentiels, comme l’Atchouin, n’avaient pas été accomplis par S.M. Ôtimi, remettant ainsi en question la légitimité de son intronisation. De plus, les opposants ont souligné un changement de position de Henri Konan Bédié, autrefois opposé à cette succession, suscitant des soupçons de manœuvres politiques.

Les enjeux de la réconciliation

En Côte d’Ivoire, bien que républicaine, les traditions sont valorisées à travers la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels, jouant un rôle clé dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Le conflit actuel expose les tensions entre les structures modernes et traditionnelles de pouvoir.

L’enjeu principal est d’obtenir une reconnaissance unanime de la légitimité de S.M. Ôtimi Kassi Anvo

L’enjeu principal est d’obtenir une reconnaissance unanime de la légitimité de S.M. Ôtimi Kassi Anvo. Les négociations doivent démontrer que son intronisation a respecté les rites traditionnels, et un consensus avec la Reine Mère et ses partisans est nécessaire pour assurer un couronnement pacifique et légitime. Des efforts de sensibilisation ont été menés dans les régions baoulé pour expliquer les faits et obtenir le soutien de la majorité. La rencontre de Kouassiblékro, orchestrée par Henri Konan Bédié, s’inscrit dans ce processus de réconciliation et de légitimation.

Le chemin vers le couronnement

Le couronnement de S.M. Ôtimi Kassi Anvo nécessite une cérémonie solennelle où rois et chefs traditionnels, ainsi que leurs populations, viendront légitimer son autorité. Les négociations doivent aboutir à une reconnaissance définitive et inconditionnelle de S.M. Ôtimi comme Roi des Baoulés.

Lors de la rencontre de Kouassiblékro, plusieurs questions clés ont été soulevées, notamment la légitimité de l’intronisation du roi et l’implication de la Reine Mère. Il est crucial de clarifier ces points pour dissiper les doutes et obtenir un consensus. L’objectif principal est d’assurer un couronnement légitime et reconnu par toutes les parties. La reconnaissance unanime de S.M. Ôtimi comme Roi des Baoulés est essentielle pour garantir la paix et la cohésion sociale.

Le couronnement symbolise l’harmonie

Le couronnement de S.M. Ôtimi Kassi Anvo représente plus qu’une simple cérémonie traditionnelle. Il symbolise l’harmonie et la cohésion au sein de la communauté Baoulé. La résolution des contestations et la reconnaissance unanime de son autorité sont des étapes cruciales vers un avenir de paix et de stabilité pour les Baoulés.

Rencontre de concertation à Bouaké

Le dimanche 25 juin 2023, une rencontre fraternelle a eu lieu entre des chefs de canton de la région du Gbêkê et Jeannot Ahoussou Kouadio, président du Sénat, à la résidence de l’honorable Jacques Assahoré Konan, directeur général du Trésor et de la comptabilité publique, à Bouaké.

La rencontre s’est déroulée dans la tradition Baoulé. Après les civilités protocolaires, Nanan Kouassi Battey Thomas a présenté le contexte et l’objet de la rencontre. Il a souligné que le 23 mai 2023, Nanan N’goran Koffi II avait informé les chefs de canton de la région du Gbêkê de la mauvaise santé de Nanan Akoua Boni II, Reine des Baoulés. Les chefs ont alors contacté Jeannot Ahoussou Kouadio pour lui annoncer cette nouvelle.

Jeannot Ahoussou Kouadio a exprimé sa compassion et suggéré la constitution d’une délégation pour informer Henri Konan Bédié à Daoukro. Cependant, la rencontre a été reportée en raison de l’indisponibilité de Bédié.

Le Président de la République a accepté de recevoir la délégation début juin 2023

Le président du Sénat a regretté l’annonce prématurée de la nouvelle et a sollicité une audience auprès du Président de la République, Alassane Ouattara, pour annoncer la nouvelle selon le rituel approprié. Le Président de la République a accepté de recevoir la délégation début juin 2023 et a instruit Jeannot Ahoussou Kouadio de tenir informé Henri Konan Bédié.

S.M Otimi Kassi Anvo/Ph DR

Préoccupations des chefs de canton

Nanan Kouassi Battey Thomas a relevé que Nanan N’goran Koffi II avait agi sans consulter la majorité des chefs de canton lors de l’audience avec le Président de la République et Henri Konan Bédié. Des rumeurs circulaient concernant des concertations pour la désignation d’une régence et la préparation des obsèques et de la succession.

Nanan Kouadio Kouassi Gustave a exprimé la préoccupation des chefs de canton quant à leur exclusion de la gestion de cette situation cruciale pour la royauté Baoulé.

Appel à l’unité

Jeannot Ahoussou Kouadio a regretté la tournure des événements. Ainsi, il a appelé au calme et à la retenue. Il a insisté sur la nécessité de privilégier un dialogue constructif pour résoudre les dysfonctionnements. Il a rappelé son engagement à des approches inclusives pour les questions importantes et sensibles du royaume Baoulé, soulignant son implication pour la cohésion depuis les crises passées.

Le président du Sénat a mentionné ses efforts continus pour trouver des solutions aux crises actuelles, en collaboration avec d’autres élus et cadres, évitant ainsi que celles-ci ne prennent des relents politiques. Il a évoqué ses participations à plusieurs rencontres, notamment celle du 1er octobre 2022 à Kouassiblékro et une visite de travail avec Jean Noël Loucou le 13 juin 2023.

Conclusion et recommandations

Jeannot Ahoussou Kouadio s’est engagé à échanger avec Nanan N’goran Koffi II pour adopter une approche inclusive dans la gestion des dossiers du royaume. Il a recommandé que le Conseil du royaume se dote d’une organisation avec des procédures claires. Il a également demandé à Nanan N’guessan Banguy de rencontrer les autres chefs de canton pour apaiser les tensions et renforcer la cohésion.

Nanan N’guessan Banguy a proposé de discuter avec Nanan N’goran Koffi II pour convenir de nouvelles modalités de gestion des dossiers sensibles. La rencontre s’est conclue par un déjeuner au restaurant de l’hôtel Mon Afric, marquant la fin des échanges cordiaux entre les chefs de canton et le président du Sénat.

Encadré

Personnalités présentes à la rencontre de concertation à Bouaké

La délégation des chefs de canton comprenait :

Nanan Kouassi Battey Thomas, chef de canton Gblo Wamla

Nanan Allou Eman III, chef de canton Languibonou

Nanan Konan Brou, chef de canton Pépressou

Nanan Ago Yao Barthélémy, chef de canton Béoumi

Nanan Kouamé Kodro, chef de canton Phary

Nanan Saouré Alloco II, chef de canton Dohoun

Nanan N’guessan Kouadio Jean, chef de canton Bodokro

Nanan Kouadio Konan II, chef de canton Sâ Ndjebonouan

Nanan Kouassi Blé II, chef de canton Ahali Brobo

Nanan Kouadio Kouassi Gustave, président de la Mutuelle des chefs de village de Bouaké

Le président du Sénat était accompagné par :

Nanan N’guessan Banguy, chef de canton de Didiévi

Ahoutou Emmanuel Koffi, directeur de cabinet du vice-président de la République

Honorable Jacques Assahoré Konan, directeur général du Trésor et de la comptabilité publique

Ferdinand Kouassi alias Watchard Kédjébo, cadre du Gbêkê (Diabo)

Michel Koffi, chef de cabinet du président du Sénat

Jean Claude Kouassi, ministre et gouverneur du district autonome de la Vallée du Bandama, était absent pour des raisons familiales.

Credochristi.com avec Sercom

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