Recevant les responsables de la Posec-ci, le 10 décembre 2023, le ministre Adama Diawara a déclaré que le président de l’université polytechnique de Man n’a pas compétence pour sanctionner les enseignants-chercheurs et les chercheurs.
Le 3 décembre dernier, la douleur était grande dans le cœur des enseignants-chercheurs et chercheurs de l’université polytechnique de Man, qui ont vu un des leurs être arraché à leur affection.
Selon ses proches, le décès de Dr Amoulaye Kouakou, Maître-assistant à l’université polytechnique de Man (U-Man) est due à la situation de précarité qu’il vivait suite aux sanctions jugées iniques et injustifiées à lui imposées par sa direction. Au lendemain de son rappel à Dieu, les langues se sont déliées pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles travaillent les enseignants-chercheurs et les chercheurs de cette université.
le décès de Dr Amoulaye Kouakou, Maître-assistant à l’université polytechnique de Man (U-Man) est due à la situation de précarité qu’il vivait suite aux sanctions jugées iniques et injustifiées…
Parmi les personnes physiques ou morales qui ont haussé le ton pour condamner les sanctions infligées à ces enseignant-chercheurs et chercheurs figure la Plateforme des organisations et syndicats des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire (POSEC-CI).
En plus d’avoir dénoncé cette situation injuste que vivent ces enseignants-chercheurs et chercheurs, la Posec-Ci, selon un compte rendu parvenu à la rédaction de Credochristi.com, a rencontré le 10 décembre 2023, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, pour lui faire part de cette préoccupation afin que des solutions idoines y soient trouvées. La délégation de la plateforme était conduite par son président du Conseil d’administration, Dr YEO Kanabein Oumar, précise le compte rendu.
Lors des échanges, Dr Yéo Banabein Oumar a expliqué à son hôte que le stress, l’anxiété, les tensions persistantes entre bon nombre de ses collègues et l’administration, telle est la tension qui prévaut à l’université de Man. Ajouté à cela, les sanctions de plus en plus abusives et récurrentes à l’encontre d’enseignants et chercheurs.
Pour lui, au lieu de chercher à créer les conditions favorables de travail pour leurs collègues, certains responsables sèment la discorde entre les enseignants-chercheurs et chercheurs.
« sont que le fruit conjugué de l’acceptation de l’inacceptable ainsi que de l’injustice passée sous silence dans les universités publiques de Côte d’Ivoire »
Il a aussi dénoncé le système de pointage institué à l’université de Man et de San Pedro. Non sans manquer d’attirer l’attention du ministre sur les évènements tragiques de Man qui « sont que le fruit conjugué de l’acceptation de l’inacceptable ainsi que de l’injustice passée sous silence dans les universités publiques de Côte d’Ivoire ». Selon le compte rendu, la Posec-ci qui a rejeté les sanctions prises par le président de l’université de Man, a exigé la réintégration et la réhabilitation sans délai des 11 autres enseignants chercheurs sanctionnés de l’université de Man.
Egalement la suppression du système de pointage à l’Université de Man (U-Man) et partout ailleurs, a été envisagé par la Posec-ci. Vu la gravité des faits (usurpation de prérogatives, abus de pouvoir et dérives autoritaires), Dr Yéo Banabein Oumar, au nom de la POSEC-CI, a demandé des sanctions exemplaires à l’encontre du président de l’U-Man.
Répondant aux préoccupations de la Posec-ci, notamment concernant les sanctions, le ministre Adama Diawara « a donné raison à la POSEC-CI. Il a affirmé que le président de l’U-Man n’a pas compétence pour prendre toutes ces sanctions. » Toutefois, le ministre a signifié qu’il n’a pas « pouvoir de limoger un président d’université : seul le président a compétence et qualité pour le faire », a-t-il signifié.
le ministre Adama Diawara « a donné raison à la POSEC-CI. Il a affirmé que le président de l’U-Man n’a pas compétence pour prendre toutes ces sanctions.»
Concernant la question du pointage, le ministre a dit avoir noté l’exigence de la POSEC-CI, mais il a soulevé la nécessité du contrôle de la présence du personnel enseignant-chercheur et chercheur à leur poste.
En ce qui concerne la question des 11 sanctionnés, le ministre a fait savoir que les informations en sa possession ne sont pas les mêmes que celles dont dispose la Posec-ci. Il a ensuite fait le point des démarches entreprises par la Drh du ministère de l’Enseignement supérieur pour régler cette affaire avec les concernés. Après avoir reçu le 13 novembre 2023, le président de l’université de Man et son staff, le ministre lui a instruit de payer le salaire des concernés, qui n’avaient reçu ni salaire ni leur prime suspendu jusqu’à ce jour.
Aussi, les concernés ont-ils été informés qu’ils sont autorisés à regagner leur poste à l’exception de deux d’entre eux qui changeront d’université (l’un pour des questions de convenance et l’autre pour des raisons personnelles, indique le compte rendu.
Pour ce qui concerne les revendications jusque-là non satisfaites des enseignant- chercheurs et chercheurs comme l’a rappelé le Pca, il a demandé qu’elles soient reversées et traitées dans le cadre du dialogue sectoriel.
Il a exhorté le Conseiller technique en charge du dialogue social à agir pour accélérer les travaux. Ainsi, il verra les problèmes qu’il devra résoudre en tant que ministre de tutelle et ceux qu’il devra transmettre au Premier ministre. A ce propos, le Comité sectoriel du dialogue social doit tenir une réunion au plus tard le vendredi 15 décembre 2023 pour faire la synthèse desdites revendications.
Aka Ahoussi avec Sercom