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Vie privée, diffamation, atteinte à la dignité humaine : Des régulateurs de médias instruisent les journalistes

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Les membres de la direction de l'Anp et les deux panélistes/Ph Credo

L’Autorité nationale de la presse (Anp) a organisé la 22è session dénommée Anp academy portant sur le thème : « Vie privée, diffamation, atteinte à la dignité humaine et intérêt général : Comment informer sans nuire ». Des panélistes dont Zio Moussa, journaliste et président de l’Olped et Me René Bourgouin, président de l’Haca ont entretenu, jeudi 14 septembre 2023, les journalistes à la Maison de la presse d’Abidjan Plateau.

La vie privée des personnalités en Côte d’Ivoire, notamment les hommes politiques, les footballeurs, artistes et tout citoyen lambda a été passée au crible. Les deux panélistes ont exhorté les journalistes à savoir dire et bien écrire, lorsqu’il s’agit de parler d’eux. Pour le journaliste Zio Moussa, tout se trouve dans les mots, dans la manière de les traduire, de dire, sans vexer ou insulter qui que ce soit.

« Si une personnalité se plaint de ce que sa vie privée n’est pas suffisamment respectée, violée ou portée atteinte, elle peut bien évidemment ester en justice », fait remarquer Me René Bourgouin, président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca).

Prenant l’exemple de la prostitution, dont des personnalités se donneraient à cette pratique, Me Bourgoiun a répondu qu’elle n’est pas une infraction pénale. Par contre, l’attentat à la pudeur est une infraction pénale.  Mais, si derrière cette pratique, se cache, par exemple, la drogue, alors elle devient un fait punissable par la Loi.

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Pour mieux éclairer leurs lanternes, les hommes de médias, ont donné des cas pratiques. Pour ce qui est d’un haut fonctionnaire, qui aurait pillé une société, et nommé finalement Dg dans une autre structure étatique. Selon le journaliste, ce dernier a été nommé, quelques mois après son forfait et cela a fait la Une des journaux.

Selon les panelistes, le titre pose problème. Il est injurieux et ne respecte pas les règles de l’éthique et de la déontologie. « Le journaliste peut dire les choses de façon plus soft, en évitant des thèmes : un pilleur à la tête d’une entreprise d’Etat etc », a déploré Me Bourgouin.

Quant à Zio Moussa, en matière de journalisme d’information, « on peut tout dire, tout écrire, mais il faut savoir mettre la forme. Il y a ce que les mots disent, ce qu’ils peuvent dire, ce que les mots veulent dire et ce que nous voulons faire dire aux mots. Par exemple, une femme légère, c’est carrément une insulte.

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Par contre, on peut la faire danser sur la même insulte, si on change les mots : « Vous êtes vraiment charmante, vous avez eu tant de dragueurs. Comment vous les gérez ? Elle va se voir célébrée, mais en fait, c’est la même insulte », a expliqué le journaliste Zio, en exhortant ses confrères à savoir dire, écrire pour informer. Ajoutant que cela est le résultat de la méconnaissance des outils que le journaliste à sa portée pour écrire.

A l’en croire, le journaliste doit donner les faits d’abord. Aussi, dispose-t-il de la possibilité d’utiliser les commentaires ou son opinion, mais, en mélangeant le fait sacré et le commentaire. « Nous ne connaissons pas suffisamment les règles de nos métiers », dit-il.

Samba Koné, président de l’Anp, a remercié l’assistance pour sa présence, en indiquant que depuis 2 ans, il s’évertue à fournir ces sessions de formation aux journalistes. Aussi, a-t-il invité les journalistes à lui soumettre des propositions de sujets et à être intègres dans leurs métiers.

Magloire Madjessou

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