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Village d’Abobo-baoulé : Les Tchagba et femmes récusent l’actuel chef du village

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La génération Tchagba d'Abobo Baoulé et femmes récusent le chef Akré Marc Nandjui/Ph Credo

Le peuple Ebrié du village d’Abobo-Baoulé (Abobo) et l’Association de femmes dynamiques ont dénoncé, samedi 5 octobre 2024, au cours d’une conférence de presse, le bafouement des us et coutumes et la gestion calomnieuse du chef actuel dudit village Marc Akré Nandjui.

Il y a un an, le peuple Ebrié d’Abobo-Baoulé réuni à cette place du village avait dénoncé certaines irrégularités du chef Marc Akré Nandjui. Des générations et patriarches du village l’ont récusé et mettant en mal son pouvoir de chef dans le village.

Selon le porte-parole, Assin Hubert-Armand, cette désignation est en violation des règles de l’article 3 de la Loi 2014-428 du 14 juillet 2014 portant Statut des chefs traditionnels, qui énonce que « les rois, chefs de provinces, chefs de cantons, chefs de tribus et chefs de villages sont désignés selon les us et coutumes, dont ils relèvent ».

« les rois, chefs de provinces, chefs de cantons, chefs de tribus et chefs de villages sont désignés selon les us et coutumes, dont ils relèvent »

Aujourd’hui encore, les Tchagba et les femmes dynamiques sont réunis pour dénoncer le bafouement de des us et coutumes, qui a cours de leur village. « Jamais en pays Atchan, un Nanan, c’est-à-dire le doyen du village n’est remplacé par son cadet. Dans aucune famille, un cadet ne remplace un aîné. Jamais. C’est un sacrilège. Le seul et authentique nanan d’Abobo-Baoulé que nous connaissons s’appelle le patriarche Djonka Danho Clément affectueusement appelé DC. Point n’est besoin de l’aimer, parce que nous en sommes pas dans une relation d’homme à femme. Mais, il faut l’admettre comme tel ».

Les femmes dynamiques d’Abobo Baoulé récusent l’actuel chef de village, Marc Akré/Ph Credo

Pour rappel, il a indiqué que le jeudi 3 octobre 2024, à Abobo-Baoulé, au Palais de l’unité dudit village, « il y a eu un simulacre de prières et d’onction organisée par Akré Nandjui », faisant provisoirement de lui, et ce malheureusement, « le chef de ce beau village ».

les « traditions doivent être préservées et dépolitisées »

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Au vu de ces raisons, les Tchagba et femmes dynamiques du village « dénoncent avec force et énergie cette usurpation, ce vol de classe au nom de la terre de nos ancêtres de ce village ».  A l’en croire, les « traditions doivent être préservées et dépolitisées ».  Pour conclure, Assin dira en pays Atchan, « on ne s’autoproclame pas nanan ni doyen au nom du village ».

Les actions de la présidente Sophie Danho

La nouvelle présidente de l’Association des femmes dynamiques d’Abobo-Baoulé (Afdab) est de la génération Tchagba. Sophie Aby Danho, présidente, a salué toutes les femmes et la mère Amondji Patricia, pour sa présence distinguée. Le 6 juin 2023, la nouvelle présidente des femmes a été élue par les femmes du village et fut présentée à toute la population.

Sophie Aby Danho, est la nouvelle présidente des femmes dynamiques/Ph Credo

Parlant des actions menées, Sophie Aby dira qu’une assistance sociale est apportée aux personnes vulnérables ; aider les sœurs dans le deuil en nature et en espèces ; la fête des mères ; dons aux personnes du 3è âge destinés aux femmes et hommes ; dons humanitaires et répondre financièrement au besoin des démunis etc.

Pour les perspectives, Sophie Aby Danho soulignera, entre autres, un partenariat avec la Banque africaine de développement (Bad) ; aider plus de femmes à créer des activités génératrices de revenus ; un fonds pour aider les jeunes sœurs et mères ; créer un marché grossiste ; tisser des partenariats avec des pêcheurs ; achat de terre pour la culture du manioc pour rendre autonome les femmes ; informer les femmes sur les fléaux actuels ; organiser des sorties détentes etc.

Achevant son speech, Sophie Aby Danho a informé son auditoire que tout ce qui se raconte sur les réseaux sociaux n’est qu’affabulation. Il n’y a qu’elle seule qui est la présidente des femmes et non pas deux présidentes. « Le chef ne peut nommer une présidente de femmes et ne doit pas s’insurger pas dans les affaires des femmes ».

Magloire Madjessou

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