A l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody Abidjan, en espace de trois jours, deux étudiants sont morts dans des conditions suspectes. En attendant le verdict des enquêtes, des étudiants s’interrogent sur ces morts en cascade.
En moins d’une semaine, l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody a été frappée par deux drames qui sont loin d’être des faits naturels. Le premier a été la mort par noyade de Gnobrongi Gnaly Ange Jaurès, étudiant en Licence 1 de Mathématiques-Informatique. Le corps sans vie de l’étudiant a été retrouvé dans la piscine alors qu’il était parti faire une baignade.
Sa mort a suscité l’émoi dans le milieu estudiantin. Indigné par la disparition tragique de leur camarade, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) a demandé et obtenu la fermeture à titre conservatoire de la piscine, en attendant que la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame.
Trois (3) jours après, soit le 13 janvier 2023, Diabagaté Ibrahim, étudiant en Master 1 de Sciences physiques (Physique-Chimie), a été retrouvé pendu au Bâtiment U du nouveau site de ladite université. Ce bâtiment abrite le centre ‘’American Corner’’, quelques bureaux et des salles de travaux dirigés (TD).
Selon des témoins, le corps sans vie de l’étudiant pendait depuis le deuxième niveau du bâtiment, derrière la fenêtre de l’une des salles. La corde trouvée au cou du défunt est une juxtaposition de morceaux de moustiquaire imprégnée, indique la même source.
cet avis ne semble pas être partagé par Dr Konaté Souleymane, docteur en criminologie
Pour ce deuxième drame, la piste de suicide est à privilégier par le commun des mortels. Car, selon des témoins, l’étudiant Diabagaté Ibrahim a laissé à ses parents, une lettre dans laquelle, il leur présente des excuses pour quelque chose qu’il n’aurait pas fait. Si avec l’existence de cette lettre, tout le monde admet la thèse du suicide, cet avis ne semble pas être partagé par Dr Konaté Souleymane, docteur en criminologie.
Dans un post sur la toile, il indique que pour lui, cette ‘’supposée lettre si elle existe vraiment, des analyses graphologiques permettront de savoir si elle est vraiment de la victime dont on peut trouver les écrits’’. Pour le criminologue, le processus de pendaison qui est assez particulier et original, ainsi que l’attitude de la victime qui a ôté ses vêtements pour rester en culotte avant de se pendre (choses pas communes aux scènes de pendaison), etc., sont des indices qui font penser à tout sauf à un suicide.
C’est la raison pour laquelle, il a exhorté les personnes chargées de l’enquête de ‘’ne pas céder à la paresse intellectuelle et classer l’affaire comme un suicide’’.
En somme, pour ce criminologue ainsi que pour de nombreux étudiants, ces morts sont trop suspectes. Elles ressemblent à des assassinats. C’est la raison pour laquelle, dans les deux cas, la Fesci a demandé l’ouverture d’enquêtes afin de faire la lumière sur ces morts ‘’bizarres’’ et situer les responsabilités s’il y en a.
Jean Kokoyia