La République de Côte d’Ivoire, le président Macky Sall du Sénégal et des chefs de gouvernements du Burkina Faso, de la Guinée et le ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian ont pris part, mardi 14 juillet 2020, sur l’esplanade de la Présidence Plateau, à l’hommage national à l’ex Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Mardi 14 juillet débutent les funérailles nationales du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly par un hommage rendu par les fils et filles du pays. Cet hommage national au « Lion » se tient au Palais de la présidence de la République, précisément sur l’esplanade. Des témoignages édifiants et douloureux ont ponctué la cérémonie d’hommage à ce grand serviteur de la Nation. Il s’agit du ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Kandia Camara et du Secrétaire général de la Présidence, le ministre Patrick Achi.
Un homme gai, taquin, alerte…
« Ce mercredi 8 juillet, son Excellence Amadou Gon Coulibaly fut tel qu’il a toujours été. Au Conseil présidentiel gai, taquin et content de se retrouver parmi nous. Au Conseil des ministres, alerte, vif, précis parcourant les sujets avec la même connaissance méticuleuse des dossiers que chacun de nous pouvait constater et admirer. Avec ce mélange constant d’exigence intellectuelle et de patriotisme enracinés », a témoigné le ministre Patrick Jérôme Achi. Mercredi 8 juillet, le Premier ministre avait pris part à son premier Conseil des ministres, après un séjour médical de deux mois passés à Paris, France.
- Et, il a véritablement donné pour nous et pour la Côte d’Ivoire, le meilleur de lui-même ; jusqu’à son dernier souffle dont nul autour de cette table du Conseil des ministres n’a, hélas, senti les moindres prémisses.
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Pour lui, Amadou Gon Coulibaly est parti comme il a vécu, avec le courage et l’humilité sans borne. C’est pourquoi, il dira en connaissance de cause, « comme peu d’hommes j’ai croisé dans ma vie, Amadou Gon Coulibaly incarnait les mots magnifiques d’Albert Camus : « le héros est celui qui fait non toujours celui qu’il veut mais jusqu’au bout ce qu’il peut. » Et, il a véritablement donné pour nous et pour la Côte d’Ivoire, le meilleur de lui-même ; jusqu’à son dernier souffle dont nul autour de cette table du Conseil des ministres n’a, hélas, senti les moindres prémisses.»
Ce qu’il a confié à Kandia
Témoignant pour l’homme d’Etat qu’il a connu pour son acharnement au travail, Patrick Achi soulignera les dernières paroles d’Amadou Gon Coulibaly, au terme du Conseil des ministres. « Monsieur le président de la République, avec ce point, nous avons épuisé l’ordre du jour du Conseil des ministres de ce jour et aucun point divers ne m’a été signalé. Ce furent-là, monsieur le président de la République, les dernières paroles de votre collaborateur à la tâche jusqu’au bout », a-t-il révélé.
Et de conclure en ces termes « comme si sa force intérieure avait choisi de jeter un voile de pudeur sur les derniers instants d’une vie d’engagement total laissant à Dieu, et à Dieu seul le choix douloureux de le rappeler à lui.»
S’adressant à son tour à la République affligée par la douleur et l’émotion, sa « sœur cadette » et compagnon de lutte au Rassemblement des républicains (Rdr), Kandia Camara Kamissoko, par ailleurs, ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, a dressé le parcours exceptionnel de cet combattant de la liberté, dans un contexte de crise nationale sociale et politique, en 1994.
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« Il ne nous fallait pas mieux pour reconnaitre en lui, un des porte flambeaux de notre combat contre l’arbitraire, dont l’ivoirité était malheureusement le visage institutionnel. Personnellement, je me suis sentie en sécurité sous la houlette d’Amadou Gon Coulibaly, parce que sa probité morale et sa droiture inspirait confiance et assurance », a déclaré la ministre Kandia Camara.
(…) Il m’a rappelé la promesse d’établir son programme de travail. Hélas, je ne pourrai plus le faire.
Soucieuse de son état de santé fragile, Kandia rappelait sans cesse à son « mentor » politique de moins travailler. Dans cette veine, il a promis à sa sœur Kandia, une fois de retour de Paris, d’établir elle-même son programme de travail jusqu’aux élections. « Quand je lui ai rendu visite à son retour, et en présence du ministre d’Etat, Hamed Bakayoko, il m’a rappelé la promesse d’établir son programme de travail. Hélas, je ne pourrai plus le faire », s’est effondrée en larmes, l’ex présidente des femmes du Rdr.
Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a élevé son « fils et collaborateur » à la dignité du Grand croix de l’ordre national. Amadou Gon Coulibaly sera inhumé, vendredi prochain, dans sa ville natale, à Korhogo, en présence du président de la République, des membres du gouvernement et autres personnalités.
Magloire Madjessou