MTN Côte d’Ivoire s’est rendue, mercredi 11 juin 2025, dans les locaux de l’école nationale des sourds de Yopougon-Abidjan en vue de former les personnes atteintes d’albinisme. Pour MTN Côte d’Ivoire, leur donner une formation sur la digitalisation numérique, afin de se prendre en charge dans leurs activités quotidiennes. Enquête express.
Plus de 70 personnes atteintes d’albinisme étaient dans la salle archicomble de l’école des sourds pour écouter et entendre les propositions de MTN Côte d’Ivoire sur la digitalisation numérique. Le phénomène d’albinos inquiète la société, au point que beaucoup se méfient de leur « nature d’homme ».
Face à ces préjugés négatifs qu’ils rencontrent au quotidien, MTN Côte d’Ivoire veut briser la glace et donné la chance de connaitre les méandres de cette technologie, qui évolue rapidement et transforme positivement l’homme dans ce monde.
Un outil, la méconnaissance ?
Apprendre l’outil informatique et tout le reste est une chose magnifique et extraordinaire. Parmi ces personnes atteintes d’albinisme, certains sont incapables de voir de près encore plus forte raison de loin pour palper à l’outil informatique.
Ces outils informatiques constituent, certes, un levier incroyable et un moyen important pour eux, s’ils veulent développer leurs activités ou faire leurs propres recherches. Cependant, ils sont freinés parce que presqu’incapables de manipuler à leur guise ces appareils. La photophobie et les rayons ultraviolets sont la première cause de l’incapacité de ces personnes albinos, qui souhaitent se frotter à cette machine, qui est pleine de ressorts.
« Peut-être que ce que MTN Côte d’Ivoire va nous montrer des choses intéressantes, des connaissances sur les outils que nous n’avons pas encore vues », a déclaré Fulgence Yao
Fulgence Yao Kouamé est un albinos, avec son Bac A1 en poche. Il touche à tout comme la peinture, l’électricité etc. Depuis des années, il maitrise parfaitement l’outil informatique y compris l’internet. « Peut-être que ce que MTN Côte d’Ivoire va nous montrer des choses intéressantes, des connaissances sur les outils que nous n’avons pas encore vues », a déclaré Fulgence Yao. Pour les outils qu’il connait, à savoir l’ordinateur, le téléphone et certaines recherches effectuées sur l’internet. Selon lui, « j’ai aussi le BA BA en matière informatique ».
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L’outil informatique n’est pas la panacée de dame Kouadio Amenan Fidèle Epouse N’Drin. « Avec mes yeux, l’écran de l’ordinateur est grand. Les écritures de l’ordinateur sont très petites et souvent, vous êtes obligés de forcer pour lire. Or, à l’école, on nous dit quand tu forces trop sur la lumière, cela peut détériorer la vue. Puisque les yeux ont déjà des problèmes », a expliqué Kouadio Amenan Epse N’Drin.
Disposant d’un téléphone Android, elle effectue des applications et recherches. Avec la formation digitale que propose MTN Côte d’Ivoire, elle espère apprendre l’outil informatique, c’est-à-dire les saisies, l’enregistrement, les applications et autres étant sur le téléphone qu’elle voudrait voir sur l’ordi etc.
Son souhait pour cette formation sur les Nouvelles techniques de l’information et de la communication (NTIC), « est de disposer d’un autre outil informatique permettant d’agrandir les écritures de l’ordi de sorte à mieux les voir et lire ».
L’albinos et le digital
Dorothée Anzouan, manager Rse MTN Côte d’Ivoire, dira que la société de téléphonie mobile est là pour former les personnes en situation d’handicap, notamment souffrant d’albinisme. Cette première journée a consisté à écouter un témoignage très inspirant d’une animatrice Lyn, qui a parlé de son expérience et témoignage sur son activité.
Nous allons leur apprendre à diriger un projet digital et savoir prendre la parole en public…
Cela a permis aux autres de gagner en confiance ; qu’il faut toujours oser, se former et saisir les opportunités qui se présentent, notamment celles qui se trouvent, aujourd’hui, dans le monde du digital. « Nous allons leur apprendre à diriger un projet digital et savoir prendre la parole en public, donc à s’affirmer sur le digital, créer des comptes par rapport à leurs activités quotidiennes », a déroulé Anzouan Dorothée.
Problématiques de la photophobie, rayons ultraviolets etc, tels sont les maux énumérés par les albinos. Selon Anzouan, cette préoccupation sera prise en compte parce que accompagnée par une âme généreuse, qui offrira des consultations gratuites aux handicapés pour résoudre le problème de vision.
Dans la formation sur le projet digital, insiste Dorothée Anzouan, nous allons leur apprendre à utiliser l’outil informatique, l’Intelligence artificielle, les usagers et applications de l’internet dans leurs activités quotidiennes. « Les enfants qui vont à l’école, ils seront également formés dans un autre atelier », a-t-elle dit.
Dr Emeline Yao, dermatologue au Centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Angré Cocody-Abidjan, estime que si les albinos doivent travailler sur l’outil informatique, il faudrait qu’ils aient des corrections au niveau des yeux.
Aussi, s’interroge-t-elle, si les ordinateurs sont-ils adaptés pour eux ? Car, « ils ont des problèmes de photophobie, c’est à dire la lumière à tendance à les gêner. Donc on doit les protéger des ordinateurs, et en plus, ils ont un déficit visuel ».
Toutefois, la dermatologue pense qu’une fois les conditions sont réunies pour eux, ils pourront être à l’aise et travailler sur l’outil informatique.
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Dans cette salle de l’école des sourds, les albinos sont venus nombreux des quartiers de Yopougon et communes d’Abidjan pour partager leurs expériences et quelques préjugés rencontrés. Enthousiastes, ces personnes qui ont un autre d’handicap ont dépassé leurs préjugés et stéréotypés pour être présents et apprendre à de cette formation digitale.
Ces albinos, membres de plusieurs associations en Côte d’Ivoire à savoir les Ong Albinos J’assume ; Alb’in etc, veulent apprendre et connaitre l’outil informatique et autres. Du plus petit enfant aux personnes adultes, ces albinos se sont familiarisés avec ce nouvel instrument qu’est l’informatique et l’internet.
Ah les préjugés, ça fatigue…
En Afrique, les préjugés sont des formes de jugements qui défigurent les personnes. Cette perception est souvent vécue par des personnes atteintes d’albinisme, qui souffrent terriblement dans leur chair d’homme ou de femme. Avec la formation sur le digital que MTN Côte d’Ivoire a donné, ces personnes en situation d’handicap seront en mesure de maitriser l’outil informatique et autres préceptes qui y vont.
Aujourd’hui, avec le problème de peau qu’ils présentent, sensibles à la lumière, aux effets ultraviolets et des brûlures élevées…
Ces albinos, nombreux pour cette formation, veulent apprendre et se prendre en charge malgré leur handicap dans la société ivoirienne et en Afrique. Aujourd’hui, avec le problème de peau qu’ils présentent, sensibles à la lumière, aux effets ultraviolets et des brûlures élevées, ils sont victimes de discriminations, de railleries, de persécutions, d’agressions, d’injures ou de médisances à outrance.
En Côte d’Ivoire, ces personnes en situation d’handicap font les mêmes études que les autres enfants. Mais dans leur parcours scolaire, ils sont relégués au second plan à cause de leur peau et autres préjugés qui les affectent. Pourtant, ils sont aussi intelligents comme les autres.
Dans la société ivoirienne, ces personnes atteintes d’albinisme sont caractérisées par plusieurs croyances et mystères en Afrique. Entre autres, les cheveux, les os, les organes génitaux… qui sont utilisés par des personnes soit pour s’enrichir soit accroitre leur pouvoir ou domination mystique dans la société.
Mais aussi, certains préjugés estimeraient que ces personnes atteintes d’albinisme pourraient avoir de grands pouvoirs ; objet de malchance ; ne meurent pas mais disparaissent ; qu’ils voient dans la nuit ; une intelligence médiocre et un développement anormal ; un mauvais sort jeté par les dieux ou des ancêtres etc.
Si certains y croient, d’autres, par contre pensent que ce sont des affabulations qu’ils font nourrir à la société. Hélas.
Magloire Madjessou
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»